LORENZO

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Le nom de George Miller est immédiatement associé à Mad Max. Or, entre deux épisodes de la saga, sa filmographie recèle quelques surprises “hors gabarit” comme Babe, le cochon dans la ville, le film d’animation Happy Feet ou encore ce Lorenzo que vous vous apprêtez à découvrir. Un film dramatique, sorti en 1992, inspiré de l’histoire vraie d’Augusto et Michaela Odone, un couple qui consacra sa vie et son énergie à combattre la maladie rare dont était atteint leur petit Lorenzo, à l’âge de cinq ans.  

La constance, l’acharnement même dont font preuve cet homme et cette femme pour trouver un remède au mal qui frappe leur enfant sont traités par George Miller comme un film d’action et de suspense : car c’est bien une guerre que livre ce couple. Une guerre constituée de batailles successives où l’abattement succède à l’espoir à plusieurs reprises, sans que jamais le cinéaste ne cède à la tentation de faire un film tire-larmes. 

Pour comprendre l’attachement du réalisateur australien à ce sujet délicat, il faut savoir qu’il avait étudié et pratiqué un temps la médecine en Australie, avant de bifurquer vers le cinéma au début des années soixante-dix. Le film s’est notamment fait grâce à la conviction et l’investissement dont avait preuve Nick Nolte, resté dans le projet après qu’il eut été abandonné une première fois pour motifs financiers. Michel Pfeiffer n’eut pas cette détermination là, laissant sa place à Susan Sarandon. Miller avait dirigé les deux comédiennes dans Les Sorcières d’Eastwick, son précédent long-métrage. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INCOMPRIS (Un grand classique du mélo à l'italienne dans un contexte familial) ou encore L'ARBRE DE NOËL (Signé Terence Young, un mélo absolu où un père s'évertue à offrir à son jeune fils malade un Noël inoubliable).

On est frappés par la manière dont George Miller a choisi de faire vivre le combat de ce couple pour la survie de leur enfant. Leur lutte, à travers les recherches qui les conduisent à mettre au point l’huile “miraculeuse” qui retarde la progression de la maladie, devient la trame d’un véritable thriller en milieu médical. L’accent mis sur le caractère méticuleux, obsessionnel même de leurs recherches - d’autant qu’ils sont étrangers à l’exercice de la médecine - permet à George Miller de mettre l’émotion à distance raisonnable et de ne pas sombrer dans le pathos. 

Lorsqu’on demandait à l’époque à George Miller pourquoi il avait tenu à réaliser un film si éloigné de Mad Max, le cinéaste répondait qu’au contraire, il y avait nombre de points commun entre le couple Odone et personnage de Mel Gibson dans le film qui avait fait connaître Miller : “ces personnages s’arrachent aux ténèbres avec la conviction d’avoir un rôle à jouer, une mission à accomplir. Leur quête est une quête héroïque classique. Face à une situation de désespoir, ils se découvrent une force intérieure qui les conduit à renoncer à leur intérêt personnel, au bénéfice de l’intérêt collectif”. 

En 1991, 4 ans après la sortie de son dernier film, The Witches of Eastwick, Miller commence le tournage de Lorenzo’s Oil. 6 ans se sont écoulés depuis la fin de sa trilogie Mad Max. Il est temps pour Miller de passer à autre chose. De passer à autre chose en réalisant ...

La probabilité d’apprécier un tel film semblait infime : son affiche, son sujet, sa place dans la filmographie de Miller, davantage concerné par le fun des cascades de Mad Max ou les pas de danse glaciaire des pingouins, son esthétique encore bien marquée par les années ...

Un rouleau-compresseur émotionnel. Désespérés face à la maladie de leur fils, les parents du jeune Lorenzo décident de chercher eux-mêmes un remède, quitte à sacrifier du temps au chevet du garçon pour se plonger dans les ouvrages médicaux et tenter, sans relâche, de ...