MAESTRO

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Etre acteur, c’est une vocation : on est tous d’accord là-dessus. Pour affronter le verdict du public, des conditions de tournage pas toujours évidentes et subir l’angoisse du téléphone qui sonne (ou pas), il faut vraiment en vouloir.

Henri Renaud a toujours voulu être acteur. Mais son truc à lui, c’est plutôt le film d’action, genre Fast and furious. Le genre de type pour qui le cinéma d’auteur c’est quand l’écran est surélevé... Dans Maestro, le formidable film de Léa Fazer que vous allez maintenant découvrir, Henri va malgré lui se retrouver sur le plateau d’un film un peu différent. Eh oui, car Cédric Rovère, son metteur en scène est lui de ce genre de cinéastes pour qui Godard c’est déjà du très grand public !

Choc des cultures et de la culture, cette rencontre improbable va évidemment générer son lot de quiproquos mais aussi de tendresse car au final, Henri comme Cédric ont plus de points communs que de différences...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ALCESTE À BICYCLETTE (La confrontation de deux façons d'envisager le métier de comédien : une populaire, l'autre plus élitiste. Cinéma ou théâtre, peu importe, les ressorts en sont les mêmes !) ou encore LA NUIT AMÉRICAINE (Quand le cinéma se regarde en train de se mettre en scène : un effet miroir fascinant...).

Un film dans le film qui parlerait de film... Depuis longtemps, le cinéma aimé se regarder et se mettre en scène. Cela donne régulièrement de formidables petits objets nombrilistes à commencer par le fabuleux Huit et demi de Federico Fellini en 1963 ou la non moins fameuse Nuit américaine de François Truffaut en 1972. Mais cette liste pourrait aussi comprendre Stardust memories de Woody Allen, Passion de Jean-Luc Godard, Le dernier nabab d’Elia Kazan, Chantons sous la pluie de Stanley Donen ou pourquoi pas Dans l’ombre de Mary. A chaque fois, le prétexte du cinéma en tant que décor est aussi pour le cinéaste l’occasion de faire passer un message généralement bien senti sur les coulisses d’un métier beaucoup moins tendre qu’on ne le croit...

Pour Maestro, Léa Fazer n’a eu qu’à s’inspirer d’un milieu qu’elle connait sous tous ses aspects. Réalisatrice mais aussi scénariste, actrice et productrice, elle livre avec ce cinquième film le bilan d’une vie professionnelle dédiée au regard des autres. Dans le rôle d’Henri Renaud, Pio Marmai fait une fois encore preuve de toutes ses qualités naturelles et solaires. Révélé en 2008 dans Le premier jour du reste de ta vie, il trace depuis une route discrète mais droite, alternant des apparitions sur grand écran remarquées dans La délicatesse, Grand départ ou Dans la cour mais aussi un peu de télévision, de théâtre et ou de musique, une des passions de ce jeune premier au physique de rugbyman.

Face à lui dans la peau du metteur en scène intello Cédric Rovère, (allusion évidente à Eric Rohmer !), l’immense Michael Lonsdale, très à l’aise vous l’avez vu dans le second degré, l’humour à froid et la tendresse. Que dire de ce géant du théâtre et du cinéma qui ne soit un lieu commun ? De Mocky à Orson Welles, d’Annaud à Truffaut, de Ruiz à Balasko, de Spielberg à Beauvois, le comédien a inscrit son nom au générique de classiques et de nanars qui toujours portent la marque de son ton singulier et de ses personnalités plurielles...

Ce film a été fait pour tous les amoureux du cinéma, pour les comédiens qui ne cessent de se remettre en question, pour les régisseurs et leurs galères de tout instant, pour les preneurs de son et leur méticulosité, pour les figurants qui assument leur rôle, et tous les ...

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