MARIS ET FEMMES

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Chaque année tombe un Woody Allen et le cru est plus ou moins gouleyant suivant le millésime, quoiqu’étant toujours bien au-dessus de la production moyenne. « Husbands and wives »  traduit littéralement par le titre français « Maris et femmes » est sorti sur les écrans en 1992. C’est le  22e film du génie juif newyorkais qui, à l’époque, a 57 ans.  C’est enfin la dernière œuvre qu’il tourne avec Mia Farrow. Evidemment il s’agit une nouvelle fois du   couple, avec la préoccupation de l’âge et de l’usure de la relation. Dotée d’une construction théâtrale, voire vaudevillesque « Maris et femmes » met en scène les crises ouvertes ou larvées de deux couples d’intellos interprétés par Sidney Pollack et Judy Davis d’un côté et Woody Allen et Mia Farrow de l’autre. Situé dans l’œuvre de Allen après « Ombres et brouillard » et juste avant « Meurtre mystérieux à Manhattan », c’est le retour de la verve comique newyorkaise, teintée bien sûr de ce scepticisme névrosé qui donne la profondeur tragique au grand artiste. Un vrai retour à la maison, même si l’atmosphère y est toujours aussi étouffante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GUERRE DES ROSES DE DANY DE VITO (1989) ou encore DIAMANTS SUR CANAPÉ DE BLAKE EDWARDS (1961) .

Il y a les films de Woody Allen avec Woody Allen et les films de Woody Allen sans Woody Allen. Le charisme hypocondriaque de l’acteur est toujours pour le spectateur moyen la garantie d’une valeur ajoutée. Dans « Maris et femmes » c’est particulièrement vrai. D’abord parce que le clown est toujours drôle, ensuite parce qu’il fait de sa vie la matière de ses films. Il est de notoriété publique que, sur ce film, Woody flirte gravement avec Soon-Yi la fille adoptive de Mia Farrow qui, à l’époque, n’a que 22 ans. Peu avant la sortie de « Maris et femmes » Mia découvre quelques photos érotiques qui lui font engager une procédure contre le cinéaste pour attouchement et pédophilie. Après des mois de tapages médiatico-juridique, le tribunal choisira de ne pas donner suite, et Woody Allen et Soon-Yi se marieront en 1997, officialisant une relation de longue durée. Le scandale pourtant affectera durablement la réputation de l’artiste. Le film lui, n’en souffrit pas, au contraire. Tri-star, par l’odeur alléché, en profita pour sortir « Maris et femmes » sur une combinaison de 865 écrans aux USA, chiffre jamais atteint jusqu’alors pour un film de WA. Les résultats dépassèrent leurs espérances, puisque le premier week-end d’exploitation battit tous les records jamais enregistrés sur le territoire américain pour un long métrage du maitre newyorkais. Au-delà de cette dimension people, le film est intéressant parce que l’artiste y expérimente des formes nouvelles : caméra à l’épaule, montage inhabituel avec rupture au milieu de certains dialogues et utilisation d’une voix off donnant une coloration documentaire et distanciée. Il voulut même tourner en 16 mm mais la production l’en dissuada. Côté casting on notera que Emily Lloyd actrice anglaise révélée en 1997 par le film de David Leland « Wish you were here » fut embauchée par Woody Allen mais que déçu par sa prestation il la remplaça par Juliette Lewis. On remarquera encore la belle prestation d’acteur du regretté Sydney Pollack, réalisateur de « Jeremiah Johnson » et d’ " Out of africa ". Il sera encore remarquable dans le dernier Kubrick « Eyes wide shut ». Et puis il y a Mia Farrow, égale à elle-même, et pour nous spectateurs l’étrange sensation de voir dans sa prestation un testament d’actrice. Bref « Husbands and wives » drôle comme un Woody Allen, grave comme un Bergman, ressemble parfois aussi à un Cassavetes. C’est dire si, en secouant sa routine privée et professionnelle, l’artiste avait ouvert la boite de pandore.

Woody Allen a longtemps fait le même genre de films,les plus connus dans cette veine étant "Manhattan" et "Annie Hall",et celui-ci relève d'une semblable inspiration.Donc,ça se passe à Manhattan et ça met en scène des intellectuels new-yorkais qui discutent à perte de vue ...

Confrontés à la rupture d'un couple d'amis, Woody Allen et Mia Farrow s'interrogent sur la pérennité de leur propre couple. "Maris et femmes" n'est sans doute pas le meilleur de Woody Allen, mais cette étude des sentiments amoureux est tout de même bien jouissive et bien ...

En adoptant de manière assez surprenante, mais rapidement très excitante, un style de mise en scène qui évoque plutôt Cassavetes, Woody Allen réalise avec "Maris et Femmes" son film le plus urgent, de cette urgence déchirante qui accompagne, l'âge venant, la découverte ...