MISTRESS AMERICA

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Greta Gerwig a réalisé pour la première fois qu'elle était écrivaine après avoir écrit une histoire basée sur un moment embarrassant où elle a fait pipi dans son pantalon à l'école, alors qu'elle passait un contrôle de mathématiques. « Je savais qu'il y avait une histoire drôle et douce », a-t-elle déclaré au New York Times à propos de sa décision de soumettre cette histoire sur le fait de faire pipi dans son pantalon au journal littéraire de l'école.

Et là, fort logiquement, vous allez nous demander quel est donc le rapport avec Mistress America ? Et bien cette anecdote, finalement, révèle le style de Greta Gerwig, scénariste, et de son compagnon, Noah Baumbach (ils sont ici tous deux au scénario, elle devant la caméra, et lui derrière) : la gravité dans le léger, l’absurdité quotidienne qui devient acte de foi, les signes du destin qui se manifestent partout, ici à un coin de rue, là autour d’un café. Mistress America raconte en somme la magie des petites choses.

Et la magie des grandes aussi, la ville de New-York étant peut-être bien le personnage principal ici. Fraîchement débarquée en ville pour suivre ses études, Tracy se sent bien seule : elle ne fait ni les rencontres exaltantes auxquelles elle s'attendait, ni ne mène la vie trépidante à laquelle elle aspirait. Puis, un jour, une rencontre va tout changer, et la ville va s’animer, s’enrichir de possibilités, de dangers aussi. Mistress America est un film urbain.

« Je pense que je suis malade et je ne sais pas si ma maladie a un nom. C’est juste moi, assise et regardant Internet ou la télévision pendant de longues périodes, entrecoupés de moments à essayer de ne pas faire ça, puis de mentir sur ce que j’ai fait. Et puis, d’un seul coup, je suis tellement enthousiasmée par quelque chose que l’excitation me submerge et je ne peux pas dormir ou faire quoi que ce soit et je suis juste amoureuse de tout mais je n’arrive pas à comprendre comment fonctionner dans ce monde. » Voici une citation extraite du film, qui résume parfaitement l’humeur, l’ambiance, la tendresse. Ici, on se cherche, on se perd, et on se trouve.

Dans la veine de son réussi While We're Young, Noah Baumbach filme la confrontation entre deux âges. Il filme cette histoire d'amour entre deux (belles) sœurs qui se découvrent, et chacun à leurs manières, s'aident à avancer dans leur vie. Mistress America se déguste ans ...

J'avais zappé While we're Young... ça avait pas l'air terrible... et j'ai été surpris de voir qu'il avait déjà sorti un nouveau film. Et franchement c'est pas mal du tout alors que je ne partais pas forcément gagnant. Si j'ai aimé Frances Ha, je ne suis pas non plus fun ...

On commence à bien connaitre l’univers de Baumbach, qui depuis Les Berkman se séparent, et surtout le succès de Frances Ha en 2013, promène avec constance son regard sur les adultes qui ne savent pas encore l’être. Cette comédie new-yorkaise, entre légèreté et air ...