MODERN LOVE

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Ah, la France... On connaît ses fromages, ses villages, ses 2cv, ses plusieurs vaches, mais on oublie souvent qu'elle produit aussi des séries télévisées bien ensoleillées et des comédies romantiques label rouge. Oui, des comédies romantiques... Vous savez quand l'homme qui est malheureux au début et qui n'est pas amoureux d'une fille qui n'est pas non plus amoureuse de lui, passe tout un film à tomber amoureux de la fille à qui il faut à peu près autant de temps pour faire de même.

Avec ce film, il faut savoir que nous frôlons une espèce encore plus rare: la comédie musicale romantique. Et dans "comédie musicale", il y a "musique"... attendez-vous donc à ce que certains des protagonistes qui sont ici aux prises avec les affres de l'amour, eclatent soudain en chansons. Mais entendons-nous bien: ce n'est pas parce que le film s'appelle Modern Love qu'on va y chanter des chansons de David Bowie.

Car pour faire une comédie musicale romantique "qualité France", il faut des chansons bien françaises interprétées avec dynamisme par des acteurs bien français. Par exemple, dans la série télévisionnée Sous le soleil, il y avait Adeline Hallyday (qui ne chantait pas, mais qui bronzait à St Tropez, ce qui est déjà un bon début de comédie romantique). Ici, c'est un peu la même chose, sauf que les acteurs sont à Paris et s'appellent Pierre-François Martin-Laval, Bérénice Béjo, Alexandra Lamy, Stéphane Rousseau, Stéphane Debac, Clotilde Courau, Kad Merad et Annie Gregorio... Pour info, ici ce sont bien Alexandra Lamy (la fille de Un gars) et Stéphane Rousseau qui chantent leur propre rôle.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JEANNE ET LE GARÇON FORMIDABLE ou encore SYNECDOCHE, NEW YORK .

En matière de comédies musicales franco-françaises, on peut préférer se souvenir des films de Jacques Demy (vous savez, Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort) et/ou des musiques de Michel Legrand (Nous sommes 2 frères ju-meaux, nés sous le signe du Tau-reau).

De mon côté, je me suis souvenu que finalement, en France, nous avions déjà un spécialiste de la comédie romantique, un type nommé Claude Lelouch, à qui nous étions redevables d'Un homme et une femme ou de La Bonne année, et qu'on n'avait pas forcément besoin des efforts supplémentaires de Stéphane Kazandjian, réalisateur français dont c'est ici le deuxième film d'exactement 90 minutes, 7 ans après Sexy Boys en 2001.

Parce que, que ce soit au rayon "comédie romantique" ou, plus précisément, à la rubrique "film dans le film", on ferait mieux d'aller voir ailleurs. S'il faut bien sûr citer les représentants officiels de la catégorie que sont La Nuit américaine de Truffaut ou La Maîtresse du lieutenant français de Karel Reisz, c'est surtout l'occasion de rappeler quelques films dont les histoires à tiroirs gagnent à être revues, comme Truman Show de Peter Weir, Ca tourne à Manhattan de Tom DiCillo, Tournage dans un jardin anglais de Michael Winterbottom ou l'incroyable Synecdoche, New York de Charlie Kaufman, particulièrement à son affaire dans ces contextes tordus, puisqu'il fut le scénariste de Dans la peau de John Malkovich et de Eternal Sunshine of a Spotless Mind.