MON PREMIER AMOUR

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Que seriez-vous prêt à faire pour adoucir la fin de vie d’une personne chère à votre cœur ? Cette douloureuse question est au cœur de ce premier film signé Elie Chouraqui, sorti en 1978... Vous allez y découvrir comment Richard, un jeune homme indépendant et insouciant, va décider de tout abandonner en apprenant que Jane, sa mère, est atteinte d’une maladie incurable et que ses jours sont désormais comptés...

Adaptée du roman de Jack-Alain Léger, cette histoire bouleversante nous ramène à cette peur du vide qui nous saisit à l’annonce de la disparition programmée d’un proche... Comment réagir ? Comment en parler aux autres ? Pourquoi renoncer à sa vie pour en clore une autre du mieux possible ?

Richard Berry et Anouk Aimée campent ce fils et cette mère que le drame va rapprocher pour au final les séparer définitivement... Une œuvre sombre qui porte la marque d’un réalisateur alors débutant et qui, depuis, a tracé un sillon sensible et particulier dans notre cinéma...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HAUTS LES COEURS (Donner vie à un enfant ou vivre à ses côtés devient terrible quand on sait que le temps nous est compté... Voici deux portraits de mères aux prises avec la maladie...) ou encore MOMMY (La relation mère-fils est souvent passionnelle, toujours compliquée : en voici deux exemples complémentaires mais tout aussi émouvants...).

Dans les contes de fées, on raconte souvent comment de bonnes âmes, généralement dotées de pouvoirs magiques, viennent se pencher sur le berceau des nouveaux nés, leur apportant bienveillance et protection... Eh bien Elie Chouraqui a connu pareil phénomène lors de la gestation de ce « Premier amour » qui s’avère également être son premier long métrage... Cet ancien assistant de Claude Lelouch (avec qui il partage une passion pour les personnages aux destins contrariés et un véritable amour des acteurs)  a eu un peu de mal à trouver le financement d’un film jugé trop sombre... Avec le recul, lorsqu’on se penche sur le générique, on est saisi par le nombre de talents au centimètre carré de pellicule !

Musique de Michel Legrand, costumes signés Karl Lagerfeld, premier assistant Régis Wargnier et côté casting, la présence d'Anouk Aimée, Richard Berry, Nathalie Baye ou Jacques Villeret ! J’en connait qui ont eu des parrainages moins glorieux... Malgré le relatif insuccès de « Premier amour », Chouraqui va heureusement persévérer et rencontrer vraiment le public dès son 2e film, « Qu’est-ce qui fait courir David ? » en 1982, projet miroir dans lequel Francis Huster incarne un réalisateur trentenaire aux prises avec son scénario et sa vie personnelle... Le style Chouraqui est au point : « Paroles et musique » en 84 avec le trio Deneuve-Anconina-Lambert, « Man on fire » en 87 avec Scott Glen et Joe Pesci ou « Les marmottes » en 93 avec son casting choral réunissant Virginie Ledoyen Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade, André Dussollier, Marie Trintignant ou Jacqueline Bisset imposent définitivement ce metteur en scène passionné par les aléas de l’existence...

Elie Chouraqui affrontera également des problématiques plus sociétales, voire politiques, dans des œuvres comme « Harrison’s flowers » en 2001 à propos de la guerre en Croatie, « O Jérusalem » sur la création de l’Etat Hébreu en 2006 ou « L’origine de la violence » en 2016 qui explore les secrets d’une famille détruite par la Shoah...