Pour un budget de 85 millions de dollars, une belle enveloppe pour l’industrie du début des années 2000, Ocean’s 11, estampillé Warner Bros., a récolté dans le monde la coquette somme de 451 millions de dollars, dont 24 rien que pour la France. Chez nous, le film a littéralement cartonné avec 4,6 millions de billets vendus sur 789 copies et 11 semaines d’exploitation. 1,5 millions d’entrées rien qu’en première semaine. Le studio lance alors une suite, Ocean’s 12, sortie en 2004, plus chère mais moins lucrative. En 2007, Ocean’s 13 clôt la trilogie en rapportant toujours moins d’argent.
À l’époque d’Ocean’s 11, Julia Roberts était l’actrice la mieux payée d’Hollywood et touchait 20 millions de dollars par film. Lorsque George Clooney lui a envoyé le script pour lui proposer de jouer Tess, son ex-femme, il y a attaché avec un petit trombone un billet de 20 dollars et une note : « Il paraît que tu touches 20 par film maintenant ». Ça a beaucoup fait rire l’actrice qui a accepté l’offre, notamment parce que l’intégralité de ses scènes pouvait se tourner en deux semaines. Elle n’a donc pas touché son cachet habituel. D’ailleurs, toutes les stars du film ont fait des concessions sur leur salaire, sinon la production aurait largement dépassé le budget alloué. Pendant le tournage d’Ocean’s 11, Julia Roberts a gagné l’Oscar de la Meilleure actrice pour Erin Brockovich, un autre film de Soderbergh.
Avant que Matt Damon ne signe pour jouer Linus Caldwell, deux acteurs tout aussi connus que lui si ce n’est plus, avaient été approchés. D’abord, Mark Wahlberg – qui avait déjà travaillé avec George Clooney sur Les Rois du désert ; il a dû décliner pour rejoindre le tournage de La Planète des singes de Tim Burton. Ensuite Johnny Depp avait lui aussi été considéré par le studio mais ça ne s’est finalement jamais concrétisé. Anecdote particulièrement amusante : pour jouer les rôles des frères Malloy, avant qu’ils ne soient interprétés par Casey Affleck et Scott Caan, Steven Soderbergh aurait approché les réalisateurs de The Big Lebowski, Joel et Ethan Coen. Oui, carrément des confrères ! Ils ont décliné, au profit des frères Polish, deux autres frangins metteurs en scène. Là non plus, l’idée n’a pas abouti.