Le financement de Parkour(s) n’a pas été un long fleuve tranquille. Fatma Zohra Zamoum explique que pour son film, il « ne s’est pas passé grand-chose entre 2016 et le début du tournage, sur le plan des financements institutionnels ou d’industrie, ni en Algérie, ni en France, ni ailleurs ». Ainsi pour rentrer en production, elle a fait appel au financement participatif : « C’est seule mais avec des crowdfunders sur Ulule, des comédiens, des techniciens jeunes et pour la plupart volontaires et quelques partenaires locaux, que j’y suis allée. Et forcément de vraies personnes qui veulent que le film advienne, cela donne la niaque ! »
Fatma Zohra Zamoum revient sur trois obstacles dressés sur la route du film. Ils peuvent paraître anecdotiques, mais quand on est déjà dans un système d’autoproduction, ils usent encore davantage. D’abord, il était prévu de tourner dans la ville de Blida, mais le wali a refusé que l’équipe y prenne ses quartiers, alors même que le ministère de la culture algérien avait accepté : « son interdiction n’était pas souveraine sur celle attribuée par le ministère de la culture on a bataillé pour faire admettre l’état face au pouvoir local », dit la réalisatrice. Deuxième barrière ? « Le chef de la DGSN (la Direction Générale de la Sûreté Nationale, ndlr) qui dit non pour l’usage de tenues de police et fait des obstacles en conséquence ». Enfin, « un visa d’exploitation qui mets trois mois à être délivré » conclue-t-elle.
Dans l’optique de faire le film qu’avec des gens de bonne volonté, la réalisatrice s’est aussi entourée d’une actrice qu’elle connaissait bien ! Dans le rôle de Sonia, la chanteuse embauchée pour le mariage, on retrouve Nadjia Debahi-Laaraf, qui avait déjà joué dans le précédent film de Fatma Zohra Zamoum, Kedach Ethabni (How Big is Your Love), sorti en 2012, et également disponible sur FilmoTV.