QU'EST-CE QUI FAIT COURIR DAVID ?

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Voici sans doute, (avec « Les marmottes »), le plus lelouchien » des films d’Elie Chouraqui ! Comme un hommage au travail de son maître et mentor, (dont il fut l’assistant sur « La bonne année », « Toute une vie » et « Si c’était à refaire »), le réalisateur plonge avec son 2e long métrage dans les affres de la création et des sentiments.

Un film miroir dans lequel Davis, jeune cinéaste trentenaire, essaye tant bien que mal de boucler son prochain scénario. Une histoire dans laquelle il explore ses racines juives, son enfance et qui va percuter sa vie amoureuse, entre rupture et retrouvailles...

Difficulté d’aimer, de se retourner sur un passé parfois douloureux et de créér : « Qu’est-ce qui fait courir David ?» est pourtant à l’arrivée une charmante comédie sentimentale et familiale qui suit la destinée de personnages magistralement écrits et cernés, offrant à Francis Huster, Nicole Garcia, Charles Aznavour, Michel Jonasz, André Dussollier ou Anouk Aimée une galerie de rôles attachants...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT AMERICAINE (Les cinéastes sont des éponges, ils s'imprègnent de leur vécu pour traduire ces émotions sur grand écran... Cela vaut pour les joies et les peines de leur existence...) ou encore LES SOUVENIRS (Parfois, la perte d'un être cher ou sa disparition annoncée permet de se replonger dans l'histoire familiale, d'en savourer les réussites comme les manques...).

Charles Aznavour et Michel Jonasz : rien que cela ! La présence de ces deux figures de la chanson française au générique du film d’Elie Chouraqui est un atout de plus dans la réussite de ce projet qui supporte assez bien le passage du temps...

Entre 1936 et 2006, le grand Charles, quand sa carrière exceptionnelle à travers le monde lui en laissait le temps, a joué dans une petite soixantaine de longs métrages, dont certains sont devenus des marqueurs de notre cinéma. On peut par exemple citer « La tête contre les murs » de Georges Franju en 1958 qui lui vaudra le Prix d’Interprétation de l’Académie du Cinéma Français, « Un taxi pour Tobrouk » de Denys de La Patellière en 1960 et « La métamorphose des cloportes » de Pierre Granier-Deferre en 64, tous deux aux côtés de Lino Ventura, « Le tambour » de Volker Schlondorff en 1979, « Les fantômes du chapelier » de Claude Chabrol avec Michel Serrault en 82, « Edith et Marcel » puis « Viva la vie » de Claude Lelouch en 82 et 83, sans oublier « Ararat » d’Atom Egoyan en 2002... Un César d’honneur en 1997 saluera sur le tard ce parcours notable...

Michel Jonasz lui s’est affiché au générique d’une petite trentaine de films, (celui que vous venez de voir étant le 2e), accaparé comme son prestigieux aîné, par un remarquable parcours discographique et scénique. Parmi ses prestations notables : « Une pour toutes » de Lelouch lui aussi en 1999, « La doublure » de Francis Veber en 2006, « La première étoile » de Lucien Jean-Baptiste, (son plus gros succès à ce jour sur grand écran) en 2008, réalisateur que le chanteur retrouvera en 2016 pour « Dieu merci ! » et l’année suivante pour « Il a déjà tes yeux » puis « La deuxième étoile »... Ajoutons à cela, concernant Michel Jonasz, un lien musical avec Elie Chouraqui, puisqu’il avait composé en 1990 la bande originale du film « Miss Missouri »... Côté nominations, il aura reçu pour l’instant une seule citation aux César en 83, comme meilleur second rôle masculin, justement pour « Qu’est-ce qui fait courir David ? »...