QU'UN SANG IMPUR...

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Moult fois abordé par le cinéma, contrairement à ce que l’on peut imaginer, des Oliviers de la justice de James Blue en 1962 à Indigènes de Rachid Bouchareb en 2006 en passant par RAS d’Yves Boisset en 1973 et Loin des hommes de David Oelhoffen en 2014, la guerre d’Algérie est aussi au coeur du premier film d’Abdel Raouf Dafri.

Qu’un sang impur suit le colonel Paul Andreas Breitner, qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, contraint de traverser une Algérie en guerre, à la recherche de son ancien officier supérieur : le colonel Simon Delignières, porté disparu dans les Aurès Nemencha, une véritable poudrière aux mains des rebelles.

Au croisement d’Il faut sauver le soldat Ryan et d’Apocalypse Now, Qu’un sang impur… se lance dans une étude frontale et sans concession de cette guerre au moment où elle a un de ses tournants, privilégiant cependant un regard humain sur ses personnages plutôt qu’un cours d’histoire ou une plaidoirie pour un camp ou l’autre. Une vision très XXIe siècle de la sale guerre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN DE STEVEN SPIELBERG (La aussi un soldat a pour mission d'en retrouver un autre dans un contexte particulièrement violent) ou encore LA TRAHISON DE PHILIPPE FAUCON (Le film se déroule également lors de la guerre d'Algérie, dans la même région du pays).

Pour le réalisateur Abdel Raouf Dafri, Qu’un sang impur… est un premier passage derrière la caméra. Mais son nom est loin d’être inconnu au sein du 7e art français. D’origine algérienne, né à Marseille, il est avant tout connu comme scénariste. Son nom est d’ailleurs associés à deux longs métrages importants des années 2000 que sont le dyptique Mesrine : l’instinct de mort et Mesrine : l’Ennemi public n°1 de Jean-François Richet et Un prophète de Jacques Audiard. Cette réputation solide de scénariste et dialoguiste est renforcée par sa participation aux saisons 2, 3 et 4 de la série Braquo. Mais parler de la guerre d’Algérie comme c’est le cas dans Qu’un sang impur… est, selon ses dires, la raison pour laquelle il est entré dans le cinéma.

Pour aborder ce sujet difficile, voire parfois considéré comme tabou en France, Abdel Raouf Dafri n’a pas fait le choix d’une plaidoirie pour un camp ou un autre ou de coller absolument à un évènement historique en particulier. Après avoir lu de nombreux ouvrages sur le sujet, et en particulier des témoignages d’appelés, de militaires et de tortionnaires, le scénariste devenu cinéaste a décidé de se concentrer sur l’humain. En rassemblant une troupe hétéroclite composée de personnages issus de divers horizons, Belgique, Sénégal, Indochine, Algérie et France, tous rassemblés sous le drapeau bleu-blanc-rouge, il aborde une thématique très contemporaine autour de l’identité française.

Soupoudrant l’ensemble de la réalité violente de la guerre, qu’elle vienne d’un camp ou de l’autre, montrant que l’horreur n’a pas couleur, ni de nationalité. Pour cela, il a rassemblé un casting aussi diversifié que les origines de ses personnages. On retrouve ainsi Johan Heldenbergh découvert notamment dans Alabama Monroe, Steve Tientcheu, rescapé des Misérables de Ladj Ly, Linh-Dan Pham remarquée dans Tout ce qui brille, Pierre Lottin évadé quelques instants de l’humour des Tuches, ainsi que Lyna Khoudri qui avait su marquer les esprits dans le Papicha de Mounia Meddour déjà autour de la question algérienne mais à une autre époque cette fois. Le tout offre une perspective inédite sur un conflit dont les blessures restent saillantes.

Étriqué entre le propos de “La bataille d’Alger” de Gillo Pontecorvo en 1966 - le réquisitoire ultime sur le conflit algérien au cinéma - et l’ambiance glaçante et meurtrière de “L’ennemi intime” de Florent-Emilio Siri sorti en 2007, voici avec “Qu’un sang ...

Qu’un sang impur c’est le film événement de cette semaine. Après les banlieues des Misérables de Ladj Ly, la guerre façon Mendes de 1927, voici le témoignage âpre et audacieux d’Abdel Raouf Dafri. Premier long métrage d’Abdel Raouf Dafri, jusqu’alors connu comme ...

J'attendais des scènes d'action chaotiques de la part du scénariste de la série La Commune, qui excellait à mon sens dans des séquences aux enjeux mortels dont l'issue ne cessait de se reconfigurer par l'enchaînement d'imprévus. Rien de tel dans QU'UN SANG IMPUR. Ce qui ...