R.I.P.D 2: RISE OF THE DAMNED

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Sorti il y a 10 ans, R.I.P.D. : Brigade Fantôme fut l’un des derniers films d’action fantastique produits à Hollywood, avant l’omnipotence des films de super-héros. Dans la lignée des célèbres Men In Black, le film jouait la carte du buddy movie mordant et percutant, et introduisait un duo mémorable de flics morts-vivants : Ryan Reynolds et Jeff Bridges.

Alors que l’idée de franchise semblait morte et enterrée suite à l’échec du film au box office, Universal Pictures et Dark Horse Entertainmnent ont décidé de donner un coup de fouet à la licence adaptée des comics de Peter Lenkov.

Plutôt qu’une suite, R.I.P.D. 2 : Rise of the Damned est un prequel centré sur le personnage de Roy Pulsipher, cowboy grincheux et roi de la gâchette initialement interprété par Jeff Bridges. Il cède sa place à un autre Jeff, Jeffrey Donovan vu notamment dans Sicario, qui, tel un jumeau caché, reprend parfaitement le flambeau de son illustre prédécesseur. Transposée en 1876, l’action du film se situe dans une Amérique ségrégationniste et cruelle, dans laquelle Roy et sa mentor, l’énigmatique Jeanne, vont rétablir l’ordre en dérouillant des créatures échappées des enfers. Le débutant Paul Leyden, dont c’est la première réalisation, signe une série B efficace et palpitante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver R.I.P.D. : BRIGADE FANTÔME (Le premier film R.I.P.D. réalisé par Robert Schwentke, avec Ryan Reynolds et Jeff Bridges dans le rôle des brigadiers de la RIPD, dont R.I.P.D : Rise of the damned est le prequel.) ou encore HELLBOY (Film à grand spectacle de Guillermo Del Toro, Hellboy est l'adaptation du comics éponyme de Mike Mignola. Né des flammes des enfers, Hellboy fut arraché aux forces maléfiques lorsque les Alliés remportèrent la Seconde Guerre mondiale. Au sein du Bureau des recherches paranormales de la Défense, il est chargé de renvoyer les démons en enfer.).

Après son bide retentissant, personne n’aurait misé sur une suite au très sympathique R.I.P.D. : Brigade Fantôme, d’autant plus en l’absence de son duo de stars. Paul Leyden relève pourtant haut la main le défi en proposant un nouveau binôme électrique : le shérif rustre Roy Pulsipher et la pieuse Jeanne d’Arc. D’abord antinomiques, ils finissent par tisser des liens et devenir complémentaires. Ils nous feraient presque oublier Jeff Bridges et Ryan Reynolds.

Néanmoins, la meilleure idée de R.I.P.D. 2 : Rise of the Damned est très certainement celle de ses avatars. Si dans le premier film les agents du R.I.P.D. revêtaient aux yeux des mortels l’apparence d’une femme séduisante et d’un vieux détective chinois, ils apparaissent cette fois comme deux chasseuses de prime noires. Ce qui n’est pas une mince affaire en pleine Amérique ségrégationniste. En plus de démons, Roy et Jeanne doivent composer avec une population réfractaire et menaçante, qui leur met des bâtons dans les roues. Au bout de l’aventure, ce n’est pas uniquement le monde que Roy sauve, mais également lui-même, lui le cowboy bourru et aigri.

Que serait un film d’action fantastique de qualité sans son grand méchant iconique ? Richard Brake, habitué des rôles de tordus ou de psychopathes, est tour à tour charismatique, séduisant, flippant en Otis Clairborne. Un méchant qu’on pourrait croire tout droit sorti d’un film des Frères Coen, s’il ne se transformait pas en une créature démoniaque à l’aspect bluffant eu égard des moyens économiques limités du film. C’est ça au fond, R.I.P.D. 2 : Rise of the Damned, la survivance d’un savoir-faire hélas un peu passé de mode à Hollywood : la série B généreuse et maligne.