RANGOON

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En 1995 les amoureux de Patricia Arquette viennent communier devant Rangoon de l’anglais John Boorman. Le titre original est Beyond Rangoon, Au-dela de Rangoon et il est plus évocateur du sujet que sa version française.

Car c’est bien au-delà de la capitale de la Birmanie que l’héroïne entreprend un voyage. Un voyage pour sauver sa peau d’occidentale dans un pays en pleine guerre civile, mais surtout un voyage pour surmonter son deuil.  Au côté de la jolie Patricia une autre présence rassurante, celle de la sœur incarnée par la grande Frances Mc Dormand qui, rappelons le carnet mondain, est madame Joel Coen depuis 1984…

Deux femmes lâchées dans la résistance démocratique lors des évènements de Birmanie. Deux consciences en quelque sorte.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CITÉ DE LA JOIE DE ROLAND JOFFÉ (1991) (Un film sur un médecin occidental qui, en échec, s'exile à Calcutta dans un dispensaire misérable retrouve l'espoir et l'énergie au contact de population très pauvre mais d'une grande dignité. Inspiré d'un roman de Dominique Lapierre un vrai film d'initiation morale et de renaissance mystique.) ou encore L'ANNÉE DE TOUS LES DANGERS DE PETER WEIR (1982) (Sur le thème très porteur dans les années 70-80 de la prise de conscience des occidentaux devant les errements politiques du Tiers monde un film remarquable sur les violences en Indonésie dans les années 60. C'est aussi la naissance et la confirmation de deux mythes: Mel Gibson déjà connu pour le premier Mad Max et Sigourney Weaver.).

Les historiens le qualifient de soulèvement 8888. Parce que cette révolte du peuple birman contre un régime militaire a éclaté le 8 aout 1988. C’est là qu’est née la douce figure charismatique de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991. Le film de Boorman se devait donc d’avoir une figure de proue féminine.

Ecrit pour Meg Ryan le script navigua entre les mains de Jodie Foster, Meryl Streep et Michelle Pfeiffer avant que le cinéaste n’impose la petite sœur Arquette. Remarquée dans The Indian Runner de Sean Penn, elle venait d’exploser dans True romance signé par Tony Scott. John Boorman tourna dans l’état du Perak en Malaisie où il connut de nombreuses difficultés. Il ne pouvait pas habiller les figurants musulmans en bouddhistes, les autorités malaises refusaient toute référence à la Birmanie, quand à la police secrète birmane elle venait photographier le tournage et les opposants. L’équipe vérifiait sans cesse ses bagages pour vérifier qu’on y avait pas glissé de la drogue, le trafic étant puni de mort en Malaisie. Finalement, tournage bouclé, le film fut présenté au festival de Cannes 1995.

Boorman le prolifique, l’homme de Délivrance, Zardoz, Excalibur et La forêt d’émeraude y livrait son œuvre la plus directement politique. Elle s’inscrit en mode mineur dans la lignée des films anglo-saxons sur les conflits asiatiques. A ce sujet le cinéaste déclara « Un film ne peut pas changer le monde. Mais lorsque les gens ont une expérience une émotion, ils ont une attitude par la suite, lorsque le sujet est évoqué ».

Le cinéma de John Boorman a ses thèmes récurrents comme la nature, la perte d’un enfant, la quête de rédemption… On les retrouve ici dans un contexte dramatique, celui de la Birmanie des années quatre-vingt et des exactions horribles commises par une junte criminelle ...

Très belle histoire (sur des faits réels), des décors naturels majestueux et enivrants. Patricia Arquette joue bien et est aussi très attachante dans ce film. Risque que certains le trouvent ennuyeux. En tout, cela m'a plu. ...

"Rangoon", a la musique enivrante, est un film que je prends plaisir à revoir. D'abord pour son sujet, mais aussi pour Patricia Arquette, une comédienne brillante et sous estimée. Alors bien sûr, Boorman déroule son histoire à travers les yeux d'une Américaine (comme souvent, ...