RICKY BOBBY : ROI DU CIRCUIT en VOD
- De
- 2006
- 104 mn
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
1 MIN AVANT
Si l'Amérique est depuis longtemps une fabrique efficace de héros, elle est aussi une formidable usine à idiots, au sens noble du terme : à savoir celui qui, par son innocence, sa simplicité et sa drôlerie involontaire, met en perspective les failles d'un système, l'hypocrisie d'une société. En même temps que son mode de vie arrogant s'étendait sur le monde, l'Amérique n'a ainsi cessé, consciemment ou inconsciemment, de promouvoir dans son cinéma la figure de l'idiot, depuis les pitreries burlesques de Laurel et Hardy jusqu'à la messe cathodique du Saturday Night Live. C'est justement dans ce show comique extrêmement célèbre aux Etats-Unis qu'est né l'idiot qui nous intéresse en l'occurrence : Will Ferrell.
Réalisé en 2006, Ricky Bobby : roi du circuit est le second film d'Adam McKay, situé dans sa filmographie après La légende de Ron Burgundy et juste avant Frangins malgré eux. McKay est en quelque sorte le réalisateur fétiche de Will Ferrell depuis que les deux se sont rencontrés sur le plateau du Saturday Night Live. Si l'on ajoute Very Bad Cops aux trois films déjà cités, on obtient une tétralogie informelle, sans doute la plus convaincante qu'Hollywood ait produit dans les années 2000, qui vise à déconstruire par le rire quelques mythologies américaines contemporaines : la télévision et le machisme, la famille et l'adolescence reine, la police et l'argent, la voiture et la vitesse. C'est à ces deux dernières calamités que s'attaque le film qui nous intéresse, comme le stipule son exergue attribué faussement à Eleonor Roosevelt : « L'Amérique est une histoire de vitesse. Une vitesse terrible, dangereuse et impitoyable ».
Ricky Bobby est ainsi un pilote de NASCAR, ce concurrent américain à la formule 1, qui n'a jamais connu la défaite. Jusqu'au jour où un nouveau pilote débarque sur le circuit et remet en cause la suprématie de notre champion. Un pilote particulièrement vil, puisqu'il est français, homosexuel, et lecteur de Camus. Autant dire le diable dans l'Amérique de George W. Bush, qui était président lorsque le film est sorti. C'est justement grâce à une imitation de W au Saturday Night Live, et plus tard à un one man show sur le sujet, que Will Ferrell est devenu une star aux Etats-Unis, alors qu'il reste assez méconnu en France, comme la plupart des grands comiques américains. Rétablissons la justice et affirmons le haut et fort : gloire aux idiots.
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