ROCKS

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Mais qui est cette « Rocks » qui donne son prénom au film de Sarah Gavron en guise de titre ? Une jeune Londonienne de 15 ans qui vit avec sa mère et son petit frère. Quand du jour au lendemain sa mère s'évanouit dans la nature une fois de plus, une nouvelle vie s’organise pour la jeune fille  avec l’aide des ses meilleures amies. Rocks va devoir  tout mettre en œuvre pour échapper aux services sociaux qui voient d’un mauvais œil cette nouvelle organisation familiale. Tel est le sujet central du troisième film de la réalisatrice britannique après Brick Laneen 2007 et Les Suffragettes  en 2011. 

A l’origine de ce film au féminin, l’envie de bâtir une œuvre collaborative dont la trame narrative, suffisante pour échanger et improviser,  fut écrite par Theresa Ikoko et Claire Wilson. Il s’agissait alors pour la réalisatrice de faire un film avec des jeunes femmes et sur des jeunes femmes. C’est ainsi que naquirent des ateliers d’écriture composés de jeunes et de travailleurs sociaux. Et de ces ateliers ont émergé ensuite  l’univers et les personnages qui ont nourri la fiction.

Parallèlement à ce travail d’écriture, Lucy Pardee, en charge du casting, commença ses recherches dans une école pour filles du centre de Londres, avec l’idée de trouver une école représentative de la diversité ethnique et religieuse, un mixte de tous les profils londoniens du quotidien. Durant plusieurs mois, l’équipe du film s’intéressa ainsi à plusieurs clases de 4e et 3e. Le film que vous allez voir est l’aboutissement de ces différentes phases préparatoires essentielles.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BANDE DE FILLES (Comme Sarah Gavron à Londres, Céline Sciamma pose sur les jeunes filles d'une cité de la banlieue parisienne et leur envie frénétique de s'en sortir un regard complice et bienveillant) ou encore NOBODY KNOWS (Chez le Japonais Kore-eda, le tableau se fait plus dramatique que dans le film de Sarah Gavron mais tous deux portent un regard sur la famille, ses limites et ses nécessaires métamorphoses le cas échéant.).

Comme l’a indiqué Sarah Gavron elle-même, Bucky, qui incarne Rocks, a été repéré dès les premiers temps du casting « en raison de sa vulnérabilité et de sa puissance à la fois ». Celles qui jouent ses amies dans le film le sont devenues véritablement en dehors du tournage. Elle forme en fin de compte à l’écran une bande de filles venues d’écoles et même de milieux différents. : notamment, une Anglaise d’origine bangladaise, une « Gitane polonaise », une Anglaise venue du Ghana, sans oublier une jeune Londonienne  la seule ayant déjà eu une expérience d’actrice mais habitant le même quartier que les autres membres du groupe ainsi constitué.

Si l’improvisation a prévalu pour ce film également tourné dans l’ordre chronologique, Sarah Gavron a tenu à s’entourer d’une équipe technique chevronnée. On note ainsi la présence à ses côtés de la  très talentueuse directrice de la photo, la Française Hélène Louvart. Cette dernière, dont la filmographie compte à ce jour plus de cinquante collaborations, a travaillé avec  Jacques Doillon, Sandrine Veysset, Christophe Honoré, Dominique Cabrera, Wim Wenders, Alice Rohrwacher et Agnès Varda, entre autres. 

Quant aux décors, ils furent la plupart du temps ceux de la vie quotidienne des jeunes protagonistes du film afin de ne pas les déstabiliser. Et, toujours pour ne pas entraver leur spontanéité, ils ne recevaient le canevas de leurs scènes que la veille du tournage proprement dit. " Toute cette liberté engendre évidemment des conséquences et parfois, nous avions  45 minutes d’images pour une scène de deux minutes." conclut ainsi Sarah Gavron.

Cinq ans après avoir retracé la naissance du vote féminin dans Les Suffragettes (avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter et Meryl Streep), la cinéaste britannique Sarah Gavron revient avec Rocks, en salle ce 9 septembre 2020, une exploration plus intime mais non moins essentielle ...

Sarah Gavron s’est forgé une image à travers ses précédents longs-métrages, à commencer par « Rendez-vous à Brick Lane » qui opposait la femme à sa propre culture et au bonheur interdit, puis dans « Les Suffragettes », qui défendait fièrement les droits civiques ...

A l'instar du cinéma de Kore-eda ("I Wish", "Nobody Knows"), Sarah Gavron nous livre ici (avec toujours bienveillance, légèreté, tendresse, sobriete et intelligence) un drame, une aventure voire une quête initiatique aux thèmes sociaux forts (abandon parentale, assurance ...