RUN AND KILL

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Parce que le cinéma de Hong Kong offre toujours un dépaysement exceptionnel grâce à ses constants changements de ton. Le spectateur s’identifie au héros, petit entrepreneur naïf incarné par l’imposant Kent Cheng. Ce pauvre type s’enferre dans une situation infernale dont chaque péripéties le fait plonger plus profondément dans l’horreur. De quoi créer un suspense brûlant mené tambour-battant par le réalisateur de Red to Kill et Dr. Lamb.

Run and Kill entre dans la catégorie des films de « Catégorie 3 ».  Ces œuvres transgressives faisaient la joie des cinéphiles, notamment dans le Hong Kong des années 1990, au point de devenir aussi très recherchées par un public international de connaisseurs. Elles attiraient par leur style décomplexé, prometteur de plaisirs joyeusement corsés. Sexe, violence ou idées antisociales provoquaient l’ire de la censure et Run and Kill, délirante histoire de vengeance réunit tout cela avec autant d’énergie que de brio.

Run and Kill est un divertissement musclé mais le film permet aussi de visiter le Hong Kong de 1993. La ville était encore une colonie anglaise mais songeait déjà à sa rétrocession à la Chine en juillet 1997. Cette épée de Damoclès favorisait les agissements de triades cupides estimant devoir faire vite avant que leurs pouvoirs soient brutalement retirés. L’urgence de cette échéance se communique au film tout entier tandis que tout le monde cherche à s’enrichir sans y laisser sa peau.

Pendant une heure et demie, l’action ne mollit jamais offrant en un festival d’images virtuoses aux couleurs saturées. Simon Yam et Danny Lee, stars locales vue notamment chez John Woo, se laissent emporter dans une suite de scènes sauvages qui tournent au cinéma horreur dans la seconde moitié du film. Run and Kill ne ménage pas le spectateur et c’est ce qui le rend passionnant.

Je le dis direct, je ne suis pas un très grand fan des catégories 3. Même si j'aime le principe et que je trouve ça ultra intéressant, j'avoue que la plupart du temps j'y vois des films assez grossiers cherchant plus à faire du dégueulasse qu'autre chose. Et même si c'est ...

Le meilleur film classé CAT3 que j'ai pu voir. Pas le plus drôle, le plus gore ou le plus subversif, mais juste un bon film. Dans ce thriller glauquissime, bien entendu on trouvera son compte en transgression (la dernière demi-heure est complètement barrée), mais ce qui reste ...

Si je regarde des films hong kongais, peu importe le genre, c'est vraiment pour ça, voir des trucs que l'on oserait nulle par ailleurs. Alors je peux me tromper, mais je ne crois pas avoir vu ça ailleurs, il y a des scènes je ne comprends même pas comment elles ont pu être ...