SANG CHAUD POUR MEURTRE DE SANG-FROID

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Sang chaud pour meurtre de sang froid, dont le titre original, plus simple, est Final analysis, doit son scénario aux efforts conjoints de Robert Berger, psychanalyste de profession, et de Wesley Strick, critique de rock reconverti dans l’écriture pour le cinéma depuis les années 90. Marquant une prédilection pour la peur dans tous ses états, Wesley Strick a été le scénariste de Coupable ressemblance (Jospeh Ruben, 1989), d’Arachnophobie (Frank Marshall, 1990), de la version de Martin Scorsese des Nerfs à vif (1991) et de Wolf (Mike Nichols, 1994). Il a, en outre, réalisé deux films : Les Liens du sang, en 1995, et, en 2001, pour la télévision, Hitched, un thriller avec Sheryl Lee, écrit par ses soins.

Richard Gere, qui campe ici un séduisant psychanalyste, malheureusement pour lui un peu benêt, est aussi le producteur exécutif du film. C’est, pour lui, une grande première et il faut croire que l’expérience lui a plu. En 1993, l’année suivant Sang chaud pour meurtre de sang froid, il réitérait avec deux films : Sommersby, le remake du Retour de Martin Guerre, par Jon Amiel, et Mr Jones, de Mike Figgis. Il laissera cependant passer de nombreuses années avant d’y revenir. En 2005, il participera à Lhasa, un film sur le Tibet et, en 2009, à Hatchi, un film de Lasse Hallström qu’il interprète également.

Dans ce thriller, Richard Gere se fait le jouet d’une allumeuse fatale au cerveau dérangé qui a la beauté et le charme de Kim Basinger, laquelle avait été sa partenaire six ans auparavant dans Sans pitié, de Richard Pearce. Il y cotoie aussi Uma Thurman qui a fait ses brillants débuts au cinéma quelques années plus tôt en 1988, dans Les Aventures du baron de Münchausen, de Terry Gilliam et Les Liaisons dangereuses, de Stephen Frears. Il y croise aussi Eric Roberts, le frère de Julia Roberts, la Pretty woman avec laquelle il a, deux ans plus tôt, cartonné au box office.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENGRENAGES ou encore SUEURS FROIDES .

Les extérieurs du film ont été intégralement tournés à San Francisco. La vue du célèbre Golden Gate Bridge, de ses abords et des rues en pente de la ville évoque irrésistiblement une autre histoire de manipulation, un autre thriller psychologique qui y a été tourné en 1958. C’est bien sûr Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock, auquel Sang chaud pour meurtre de sang froid fait référence à sa façon à de nombreuses reprises.

Le phare qui est censé se situer dans le voisinage immédiat du Golden Gate Bridge est, de fait, celui de Pigeon Point, érigé en 1871 à 80 km au sud de San Francisco. Deux copies en ont été faites en studio.

Les décors du film sont signés Dean Tavoularis, l’un des chefs décorateurs les plus importants du moment. Collaborateur attitré de Francis Ford Coppola, Dean Tavoularis a imprimé sa marque sur Conversation secrète, la trilogie des Parrains, Apocalypse now, One from the heart, Rusty James et Outsiders, Peggy Sue s’est mariée, Jardins de pierre… Il avait fait ses débuts avec le très kitsch Candy, de Christian Marquand en 1968 et avait signé, en 1970, les décors de Zabriskie point, d’Antonioni, et de Little big man, d’Arthur Penn.

Au moment où il s’attelle à Sang chaud pour meurtre de sang froid, Phil Joanou a, derrière lui U2 Rattle and Hum, documentaire sur une tournée du groupe U2 qu’il a réalisé en 1988 et Les Anges de la nuit où il dirigeait Sean Penn, Gary Oldman, Ed Harris et Johnn Turturro. Il participera, par la suite, à la série tv Wild palms, produite par Oliver Stone, puis sera le premier cinéaste à adapter James Lee Burke au cinéma, avec Vengeance froide, en 1996, avec Alec Baldwin dans le rôle de Dave Robicheaux, l’enquêteur imaginé par Burke. Poussé par ses amis Bono et Steven Spielberg à aller vers un projet qui lui soit entièrement personnel, Phil Joanou signe, en 1999, Entropy dont il a écrit le scénario.

La présence de Kim Basinger a valu à Sang chaud… de figurer sur la liste des nominations aux MTV Movie Awards, dans la catégorie actrice féminine la plus désirable.

Hommage assez bien foutu je trouve à Hitchcock et surtout Vertigo et la Maison du Dr Edwardes accessoirement. Sans atteindre à la perfection, je me souviens avoir éprouvé beaucoup de plaisir et d'attention à suivre cette enquête et ses nombreux rebondissements. ...

Ce thriller tendu aux accents hitchcockiens joue sur les nerfs du spectateur jusqu'à la dernière image, c'est une machination diabolique au suspense distillé et aux revirements inattendus au sein d'une atmosphère insidieuse et sensuelle. Pourtant j'ai vu des ...