SANTA & CIE

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Alors que c’est une institution dans énormément de pays au monde, de l’Italie aux USA, la tradition de la comédie de Noël est quasi inexistante en France. Même Le père Noël est une ordure, était sorti… en plein mois d’août.

Alain Chabat a voulu remettre de l’ordre en faisant avec Santa & Cie, un pur conte de fin d’année. En éternel iconoclaste qu’il l’est, l’ancien leader des Nuls a quand même pris des libertés avec le célèbre livreur de cadeaux. A commencer par l’habiller de vert, simplement parce qu’il trouvait que le rouge était une couleur trop agressive pour un divertissement familial. Ou en laissant un couple de parents dépassés par les événements devenir le centre du film.

Et si le père Noël selon Chabat est un peu perché, Santa & cie a aussi dans sa hotte, une inattendue vision sur le monde contemporain, quand il est question d’un rapport au consumérisme, d’une méfiance des étrangers, voire du réchauffement climatique. Et l’esprit de Noël dans tout ça ? Il est dans le ton très bon enfant et des moments de pure féérie, qui eux réchaufferont le cœur des petits et grands.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRINCH (Un autre regard sur l'esprit de Noël) ou encore ELFE (Will Ferrell en humain élevé par les Elfes du père Noël...).

Il n’aura échappé à personne qu’Alain Chabat a préféré pour son film appeler Le père Noël, Santa Claus. La raison est toute simple : le concept de Santa & Cie lui est venu alors qu’il passait les fêtes de fin d’année 2015 en Californie. Culturellement plus habitué à la manière dont la chose est fêtée en France, sa position d’étranger devant la frénésie américaine, lui a donné l’idée d’un Santa Claus qui débarquerait plus tôt que prévu, confronté aux codes d’un monde qu’il ne connaît en fait quasiment pas.

Pour donner vie à l’atelier du père Noël, Chabat voulait combiner effets spéciaux dernier cri et part artisanale. Son équipe technique et lui s’en sont du coup donné à cœur joie en concevant des maquettes et des décors préparatoires avec ce qui leur tombait sous la main, parfois des Lego ou des rouleaux de papier toilette. Le tout dans une méthode inspirée des films faits main, bricolés par Michel Gondry avec qui Chabat avait tourné La science des rêves. L’autre influence principale, pour le visuel du film, étant Tim Burton (les lutins démultipliés à l’infini, tous joués par Bruno Sanches et Louise Chabat, ne sont pas sans rappeler les Oompa Lompas de Charlie et la chocolaterie), soit deux cinéastes capables de développer un univers très personnel sans pour autant être inaccessibles au très grand public.

La démarche aura été la même pour le casting des seconds rôles, Chabat étant allé chercher parmi toute une nouvelle génération de comiques, issues de la télé ou du net, de Grégoire Ludig et David Marsais du Palmashow ou donc Bruno Sanches, connu comme moitié du tandem Catherine et Liliane. Tous étant en droite succession de l’humour des Nuls, mais surtout au diapason d’un film conçu pour ne jamais tomber dans le cynisme, rester un divertissement fait par et pour de grands enfants.

Santa & Cie, à vrai dire, ne faisait pas du tout partie de mes plans cinéma de cette fin d'année. Parce que Alain Chabat et moi, cela n'a jamais été le grand amour. En tant qu'acteur ou même réalisateur. Pas que je le déteste, non. Loin de là, même. Mais beaucoup ...

A l’approche des traditions hivernales, et de cette douce innocence imprégnant chaque flocon de neige, le cinéma tente bien souvent, lui aussi, de retrouver cette naïveté instinctive, cette bonhomie unique qui chaque année illumine les cœurs de son universalité. Une démarche ...

Il faut bien reconnaître que le projet piquait un peu les yeux : voir l’un des fondateurs du CCC se retrouver en Père Noël voulant sauver la distribution des cadeaux pour tous les enfants du monde sonnait un peu comme la victoire du conformisme, au risque de voir un des Nuls ...