SHOT CALLER

en VOD

La prison ne serait-elle pas une fabrique de criminels ? Cette question est au coeur de l’intrigue développée par Shot Caller, troisième volet d’une trilogie que le réalisateur Ric Roman Waugh a consacré à l’univers carcéral après Félon avec Stephen Dorff et Infiltré qu’interprétaient Dwayne Johnson et Susan Sarandon.

Ric Roman Waugh a choisi cette fois comme tête d’affiche Nikolaj Coster-Waldau, rendu mondialement célèbre par son interprétation de Jaime Lannister dans la série Game of Thrones. Shot Caller offre au comédien danois une composition marquante, celle d’un individu sans histoire dont la vie se transforme en enfer quand on l’emprisonne pour homicide lors d’un accident de la route après une soirée bien arrosée. Sa détention va agir  de façon radicale sur son moral comme son physique.

Couvert de tatouages, le corps métamorphosé, Nikolaj Coster-Waldau explique que le rôle impliquait certes des défis physiques. « Il m’a fallu pas mal d’entraînement et beaucoup manger pour fabriquer du muscle, dit-il, mais il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans à côté du cheminement psychologique  qui est celui du personnage ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INFILTRÉ (Ce film, tout comme FÉLON et SHOT CALLER, fait partie de la trilogie sur la prison réalisée par Ric Roman Waugh) ou encore SMALL CRIMES (Nikolaj Coster-Waldau interprète là aussi le rôle d'un homme qui sort de prison).

La prison est une obsession qui ne date pas d’hier pour Ric Roman Waugh.  Avant de se lancer dans réalisation, alors qu’il faisait carrière comme cascadeur, quand on lui demandait : de quoi avez-vous peur ? Il répondait : d’aller en prison. Et quand il a commencé à travailler sur sa trilogie carcérale, il a voulu aborder la question en allant sur place pour en parler en connaissance de cause. Grâce à un contact qui s’occupait de gangsters qui avaient récolté de fortes peines, il a pu travailler comme bénévole dans un centre pénitentiaire de Californie. S’il a obtenu cette autorisation, c’est parce qu’il a bien fait comprendre qu’il ne voulait pas tourner un film pour ou contre le système mais simplement donner au spectateur la vision la plus juste. 

Shot Caller est particulièrement convaincant dans sa description des rapports de pouvoir entre les détenus et montre bien comment un prisonnier animé par la meilleure volonté du monde peut être corrompu par le système carcéral. Une partie des scènes a d’ailleurs été filmée dans des prisons du Nouveau-Mexique, ce qui en renforce le réalisme. Le réalisateur raconte qu’il s’est appuyé sur des propos recueillis auprès de personnels pénitentiaires qui lui expliquaient comment les gangs opéraient derrière les barreaux. « Ne vous méprenez pas, lui a t-on souvent répété, nous contrôlons peut-être portes et portails mais ce sont les gangs qui font la loi dans la prison ».

Même si Shot Caller aborde un sujet violent, le cinéaste a voulu rester relativement soft à l’écran. « Toute proportion gardée, j’ai toujours considéré mon film comme une sorte de Voyage au bout de l’enfer sur la prison. L’oeuvre de Michael Cimino montrait les effets de la guerre sur les hommes, comment ils deviennent désensibilisés, comme dans l’incroyable scène de roulette russe jouée par Christopher Walken et Robert De Niro. Voyage au bout de l’enfer ne pousse jamais la violence à l’extrême. Ça se joue toujours au niveau de l’émotion. De mon côté, moi non plus je ne veux pas choquer les gens, je n’aime pas la complaisance dans un but commercial.

Shot Caller, bien qu’il s’apparente à bien des égards à un film de genre lambda, rempli de situations familières (le deal qui tourne mal, l’infiltré malgré lui, la famille à protéger, etc.), révèle tout au long de ses deux heures une qualité d’écriture digne ...

Le film de prison est un sous-genre du film noir qui compte son lot de chefs-d’œuvre et même si il se fait plus rare dans la production mainstream, il est toujours vivace sous différents formats (on se souvient notamment de la fantastique série OZ). On retrouve toujours ses ...

« Shot Call » est un très bon film dramatique, car finalement, c’est le drame qu’il faut retenir dans cette histoire. Partant d’une peine de prison de 16 mois pour homicide involontaire suite à un accident de voiture, pour terminer avec un enfermement à vie. L’histoire ...