Vous l’avez tous reconnu Natasha Mac Elhone est la jolie compagne de David Duchovny dans la série Californication. Jouer les muses est parfois le destin des actrices. Contrairement à James Ivory qu’on croit toujours anglais alors qu’il est américain cette jolie blonde est née à Londres. Et Surviving Picasso est son premier long métrage de cinéma. On la reverra bien sur dans The truman show de Peter Weir et dans Solaris de Soderbergh.
De son côté Anthony Hopkins toujours hanté par Hannibal Lecter qui l’a rendu célèbre dans Le silence des agneaux en 1991, continue dans les années 90 à se faire le masque de personnages célèbres. Juste avant d’incarner Picasso il avait un an auparavant, en 1995, été un Richard Nixon convaincant dans le film d’Oliver Stone.
La production de Surviving Picasso fut délicate à mettre en place. L’héritage du grand artiste est une forteresse étroitement gardée. Le projet lui-même fut attaqué par la famille Gilot. Pour commencer Ivory ne put avoir les droits du livre de François Gilot Life with Picasso, la vie avec Picasso. Les ayants-droits tentèrent ensuite d’empêcher le film de voir le jour. Finalement c’est en s’inspirant du livre d’Arianna Hufington Picasso creator and destroyer (Picasso créateur et destructeur) que le cinéaste put construire son œuvre. L’affaire ne manque pas de sel quand on sait que Picasso lui-même avait tenté d’interdire le livre de François Gilot en 1964. Du coup La reproduction des œuvres du peintre fut interdite au film, alors que les héritiers de Matisse et Braque donnèrent leur autorisation. Décidément c’est un film sur le droit à l’image !
Côté casting c’est difficile à croire mais de Niro et Michelle Pfeiffer furent envisagés dans les deux personnages principaux. Même le vieux Marlon Brando y a cru un moment, entamant même un régime pour perdre du poids à base de bananes parait-il. Pour l’essentiel le tournage s’effectua dans les lieux et dans la lumière de l’action, à Paris et en Provence.
Parler de Picasso et du cinéma c’est aussi se souvenir du film que Henri-Georges Clouzot consacra au peintre en 1956 intitulé Le mystère Picasso. Parler peinture et cinéma c’est aussi se souvenir d’autres film sur la destinée de grands génies : La vie passionnée de Vincent Van Gogh de Vincente Minnelli (1956 ) où Kirk Douglas incarnait le peintre maudit. Une interprétation bien différente de celle de Jacques Dutronc dans Van Gogh le film signé Maurice Pialat en 1991. On citera encore Pollock de et avec Ed Harris ou Le Rembrandt de Charles Matton, le Basquiat de Julian Schabel ou encore le Lautrec de Planchon. Des vrais films en couleur.