THE DUCHESS

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Fils de Mike Dibb, réalisateur de documentaire, Saul Dibb naît à Londres en 1968 et entame sa propre carrière de documentariste, à la BBC, en 2003, avec Easy Money, 40 minutes consacrées au cinéma porno et à l’une de ses gloires, la tempétueuse Violet Storm. A la télévision, il réalisera encore plusieurs documentaires pour la série Lifters et une fiction en trois épisodes, the Line of Beauty, les tribulations d’un couple gay dans le Londres des années Thatcher.

Côté cinéma, il a tourné son premier long métrage de fiction dès 2004, Bullet Boy, l’amer portrait d’une jeunesse britannique violente et à la dérive entre la rue, d’un côté, et les centres de détention, de l’autre. Ce premier film, très remarqué, lui permet d’en tourner un second, très différent, The Duchess. Nous sommes, cette fois encore, en Angleterre, mais celle du Roi George, du siècle des Lumières et de la Révolution française. Tout commence en avril 1774, dans le superbe parc du domaine d’Althorp.

L’éblouissante Georgiana Spencer (17 ans) s’amuse avec les jeunes gens de son âge à des jeux bien innocents pendant que, dans les riches mais sombres salons du château, sa mère trace son avenir et scelle son destin en la mariant au sinistre duc de Devonshire...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BARRY LYNDON ou encore THE QUEEN .

La campagne publicitaire entourant la sortie du film de Saul Dibb, en novembre 2008, n’avait pas manqué d’insister sur le lien de parenté entre Georgiana Spencer et Diana Spencer, dite Lady Di. En fait, l’une était l’arrière-arrière-arrière-grand-tante de l’autre qui fut l’épouse du prince Charles pendant 15 ans et qui disparut tragiquement une nuit du mois d’août 1997, à Paris. Cette parentèle se double curieusement d’une ressemblance certaine, sinon physique du moins morale. En effet, comme la princesse de Galles, la duchesse de Devonshire est devenue, très jeune, une célébrité. Elle a épousé, très jeune aussi, un homme complexe et assez distant et, au bout d’un certain temps, les chaînes de leur mariage furent si lourdes qu’ils furent plus de deux à les porter, comme le préconisait le connaisseur Alexandre Dumas fils. Sans oublier leurs relations avec leurs enfants, trois filles d’un côté, deux garçons de l’autre.

Mais, au-delà des deux siècles qui les séparent, le point commun qui les unit est, sans aucun doute, leur rapport avec la presse. Leur façon de s’en servir pour atteindre leurs buts et aussi, parfois, le mal que celle-ci leur à fait, étalant au grand jour leur intimité. Comme Diana, Georgiana était une célébrité toujours suivie, non pas par les paparazzi, bien sûr, mais par les ancêtres de ceux-ci, les dessinateurs. « C’était une icône à la mode et elle enflammait l’imagination des gens » précise Gabrielle Tana, productrice du film. Il faut ajouter qu’elles étaient très belles toutes les deux, voire glamour – comme on ne disait pas encore au 18e – et semblaient aimées de tous, sauf de leur mari respectif !

Comme on le voit, les parallèles sont nombreux entre les deux femmes, cependant, Saul Dibb, le réalisateur, a toujours dit qu’il n’avait pas essayé de raconter l’histoire de Diana à travers celle de Georgiana. « Il y a des similitudes jusqu’à un certain point, explique-il. Si les gens souhaitent faire des comparaisons, libre à eux, mais en aucun cas nous n’avons voulu raconter l’histoire de Diana ni exercer quelque influence que ce soit sur ce que les gens savent de sa vie. » Il faut dire que Stephen Frears s’en était chargé, deux ans plus tôt, avec The Queen, dans lequel l’arrière-arrière-arrière-petite-nièce de la duchesse apparaissait sous les traits de la comédienne Laurence Burg.

Parfait reflet de la mentalité aristocrate et misogyne de l'Angleterre du XVIIIe siècle, The Duchess est un film à la fois magnifique et perturbant qui rend difficile de contrôler toute pulsion féministe. Keira Knightley est bouleversante et étonnante dans ce rôle de jeune ...

Si Lady Diana demeure une figure emblématique de son époque, on peut en dire tout autant de son ancêtre Georgiana, la Duchesse du Devonshire, aussi aimée par le peuple que malheureuse dans sa vie affective. S'appuyant sur la biographie de la duchesse écrite par Amanda Foreman, ...

Ce qui m'a le plus frappé dans ce film c'est la facilité avec laquelle on arrive à s'identifier aux personnages, à vivre véritablement le film. The Duchess lève également le voile sur une aristocratie déchirée. Aujourd'hui, Il est difficile de s'imaginer autre chose ...