TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA REVOLUTION

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L’expression « chute du bloc communiste » signifie-t-elle quelque chose pour les plus jeunes d’entre vous ? La placeriez-vous sur l’échelle du temps plutôt vers la 3e dynastie égyptienne ou plutôt aux alentours des rois mérovingiens ? Bon, abrégeons vos souffrances, le bloc communiste était un regroupement de pays dominés par L’Union Soviétique, dont seule subsiste la Russie actuelle.

A la fin des années 80, ce fameux bloc s’est disloqué et avec lui le grand idéal d’un monde où le travail et l’égalité seraient la norme… Alors d’accord, c’était une utopie mais ça a fait rêver pas mal de monde, notamment la famille d’Angèle, l’héroine du film qui va suivre. Sauf qu’avec le temps, le militantisme a fait place au pragmatisme et Angèle reste la seule à espérer une révolution du peuple…

Judith Davis réalise « Tout ce qu’il me reste de la révolution » et incarne l’héroine de cette fable sociale tendre et amère qui parle autant d’hier que d’avenir…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GOODBYE LENIN (Le bloc communiste peut-être un rêve ou un cauchemar : tout dépend si on y a vécu en rêvant d'y échapper ou si on fantasme d'en retrouver le goût...) ou encore TOUT LE MONDE N'A PAS EU LA CHANCE D'AVOIR DES PARENTS COMMUNISTES (Les idéaux politiques, ça forme la jeunesse mais est-ce vraiment compatible avec une vie d'adulte heureuse ?).

Avant de devenir un film, « Tout ce qu’il me reste de la révolution » a d’abord été un spectacle. En 2008, Judith Davis et sa troupe de théâtre ont monté sur scène la pièce « L’avantage du doute » dont le thème central était l’engagement, confronté à la réalité et au temps qui passe… On retrouve cette belle idée dans le film, prolongé aussi à l’écran par certains des comédiens de la pièce… Près d’une décennie ayant passé entre ces deux projets, Judith Davis a pu nourrir son long-métrage d’un constat social de plus en plus critique, notamment la question de la précarité du travail, l’obsession de la rentabilité ou les méthodes de management…

Le point de départ du film vous l’avez vu est une sorte de nostalgie lucide de ce qu’a pu être l’idéal communiste pour des centaines de millions d’européens après la seconde guerre mondiale. Le cinéma a souvent traité de ce sujet, au-delà des films de propagande téléguidé par Moscou dans les années 50 et 60. Comme chez Judith Davis, les œuvres plus récentes dressent un constat critique d’une période également marquée en coulisse par le dogme, la surveillance et le contrôle à outrance des masses, la privation de libertés… « La vie des autres », « Good bye Lenin », « Soleil trompeur », « Reds » ou « Le vent de la liberté » dépeignent tous un profond désir d’émancipation, voire de fuite de la part de celles et ceux qui vécurent des décennies derrière la frontière en béton du mur de Berlin…

 Si vous cherchez un peu de comédie dans ce sombre constat, vous en trouverez dans plusieurs films français qui abordent le sujet par le rire : la saga des « Don Camillo » par exemple avec un Fernandel en curé de choc, opposé à Peppone, maire communiste de son village. Vous pouvez aussi revoir « Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes » de Jean-Jacques Zilbermann sorti en 1993 avec Josiane Balasko qui dépeint avec bonheur l’affrontement politique avec les gaullistes en 1958…

Vu dans le cadre des "Rendez-vous du cinéma" de la région Centre Val de Loire, ce film est d'une fraîcheur vivifiante qui fait du bien de nos jours. Réalisé par Judith Davis, le film est avant tout celui d'une troupe de théâtre ou plutôt d'un collectif de théâtre:"L'avantage ...

Le titre aurait pu être 'Tout ce qu'il reste de MA révolution'... J'ai adoré la haine qui habite Angèle. J'ai adoré son refus du bonheur. J'ai adoré sa fuite permanente. J'ai adoré son père d'un autre temps. J'ai adoré sa faiblesse et ses trahisons. J'ai adoré l'explosion ...

C’est fort : intelligent et sensible. L’idée de départ est un spectacle théâtral conçu par Judith Davis et sa troupe, L'Avantage du doute, en 2008 Le personnage qu’elle incarne est une jeune femme que révoltent le mode de vie « libéral » de notre monde, ses oppressions, ...