UN PEUPLE

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Le documentariste Emmanuel Gras a décidé de filmer des représentants du mouvement des Gilets jaunes. Un peuple suit quatre personnes, deux femmes et deux hommes, dès novembre 2018. C’est après avoir entendu parler des blocages des ronds-points, faisant suite à l’annonce de l’augmentation du carburant annoncé par Emmanuel Macron, qu’il s’est lancé dans ce projet. Avant ce film, il avait été remarqué pour Bovines (2001), 300 hommes (2014) co-réalisé avec Aline Dalbis et Makala (2017), qui a reçu le Grand prix de la semaine de la Critique cannoise. A la suite de ce dernier film tourné au Congo, il souhaitait parler de la France.

Après avoir été rendre visite aux Gilets jaunes qui se trouvaient aux Champs-Elysées le 24 novembre 2018, il a décidé de tourner près de Chartres au rond-point des Propylées. Ce cadre lui semblait plus propice pour discuter avec les militants. Le titre de son film ne veut pas dire qu’il estime que les Gilets jaunes sont le peuple français mais qu’ils forment un « peuple » bien particulier qui se reconnaît comme tel et qu’il a souhaité filmer en s’intégrant au groupe.

Deux autres documentaires, J’veux du soleil de François Ruffin et Gilles Perret et Un pays qui se tient sage de David Dufresne ont aussi traité des Gilets jaunes. Le premier, sorti en avril 2019, est un road-movie dans lequel les réalisateurs vont à la rencontre des militants de rond-point en rond-point. Le second, sorti en novembre 2020, est centré sur la répression et les violences policières qu’ont subies les membres du mouvement.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver J'VEUX DU SOLEIL (François Ruffin et Gilles Perret ont, eux aussi, filmé des Gilets jaunes qu'ils sont aller rencontrer sur différents ronds-points.) ou encore UN PAYS QUI SE TIENT SAGE (Dans ce documentaire engagé, David Dufresne évoque les affrontements qui ont opposé les Gilets jaunes et les forces de l'ordre.).

Emmanuel Gras avoue avoir été surpris par les rencontres qu’il a faites sur le tournage d’Un peuple. Il a été frappé par le sentiment d’injustice sociale qui animait les Gilets jaunes comme par leur méfiance à l’égard des partis politiques. Il a été impressionné par leur solidarité, leur volonté et leur vitalité. Ce documentaire était pour lui une façon de parler de la démocratie. Au départ, il ne savait pas s’il parviendrait à réaliser un long-métrage à partir des images qu’il filmait. Il s’intéressait surtout au fait que les Gilets jaunes n’avaient pas d’orientation politique précise. Pour lui, le film raconte l’histoire de gens invisibles qui se sont retrouvés projetés sur la place publique. 

Emmanuel Gras affirme ne pas avoir été seul à choisir qui il allait filmer et que cette sélection s’est faite à deux: elle dépendant à la fois du réalisateur et de la personne qui va lui parler. Il a très vite distingué Agnès, Benoît et Allan parmi les militants qu’il a interrogés. Nathalie, plus discrète, s’est signalée à son attention un peu plus tard. Il raconte qu’elle est venue vers lui par gentillesse et qu’il l’a vue s’affirmer progressivement devant la caméra. Contrairement à ses précédents documentaires, le cinéaste a choisi la forme de l’entretien pour permettre aux militants de s’exprimer au gré des conversations qu’il organisait à l’extérieur du groupe. C’est pour cela qu’on entend parfois le son de sa voix qu’il décidé de laisser au montage.

Le réalisateur a tenu à filmer les manifestations de l’intérieur, en s’immergeant avec les Gilets jaunes. Il tenait à faire ressentir au spectateur la réalité des cortèges et a choisi de ne pas porter de casque pour ne pas être pris pour un journaliste. Il définit Un peuple comme « l’épopée bringuebalante de femmes et d’hommes qui ont vécu quelque chose de plus grand qu’eux. » C’est ce souffle épique qu’il a désiré communiquer à son film en montrant l’aspect grandiose de ce que vivent les militants. Il a placé la chanson La Maison près de la fontaine de Nino Ferrer au début du parce qu’elle lui semblait correspondre au changement de société qui a donné naissance aux Gilets jaunes.

Documentaire extrêmement touchant. On est plongé au cœur d’un groupe de GJ, de leurs doutes face à cette société qui abandonne les siens, de leurs peurs face à ce futur incertain, leur désarroi face à la politique parisienne, leur engagement sincère dans cette cause, ...

J'ai regardé ce film avec une attention particulière parce que j'ai moi-même documentarisé les #GiletsJaunes mais à Perpignan https://www.youtube.com/watch?v=tJLYnO0XxogJ'ai donc un regard particulier.Sur la forme : finalement assez peu d'images de manifestation ...

C’est une réalisation de Emmanuel Gras qui avait été récompensé du Grand Prix de la Semaine de la Critique en 2017 pour son dernière documentaire Makala. Un peuple va nous parler du mouvement des Gilets Jaunes, un mouvement débuté en France en novembre 2018. Il a commencé ...