UN VILLAGE PRESQUE PARFAIT

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Que faire lorsque la crise frappe de plein fouet un tout petit village et que les autorités exigent afin de réouvrir l'usine de fumage de saumon, que ledit village compte au moins un médecin dans sa population? Que faire notamment si le dernier praticien en exercice a pris sa retraite cinq ans auparavant? Et bien convaincre un honnête médecin parisien de bien vouloir quitter la capitale et de venir s'installer à Saint-Loin La Mauderne, car c'est là et nulle part ailleurs que réside le véritable bonheur.

Adapté du film québécois de Jean-François Pouliot, La grande séduction, Un village presque parfait est réalisé par Stéphane Meunier, cinéaste issu de l'univers du documentaire et à qui l'on doit entre autres le très remarqué Les yeux dans les bleus sur le parcours de l’équipe de France de foot en 1998. Un village presque parfait constitue son premier long métrage de fiction. Il y a confié les rôles principaux à Didier Bourdon, Lorànt Deutsch, Elie Semoun, Lionel Astier, Carmen Maura, Armelle et Denis Podalydès. Il fallut sept ans à Djamel Bensalah, producteur du film, et précédemment réalisateur de la comédie Le ciel, les oiseaux et...ta mère! avec Jamel Debbouze et déjà Lorànt Deutsch, sept ans donc pour obtenir les droits d'adaptation pour la France de La grande séduction.

Le jeu en valait la chandelle puisque le résultat se veut totalement en adéquation avec la réalité campagnarde française et n'est en aucun cas une copie de la version initiale québécoise. Et si vous prêtez attention au personnage de Sandjiv, vous reconnaîtrez le top model masculin Satya Oblette vu au cours des défilés de mode les plus prestigieux et dans des publicités pour des parfums de renom.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NI VU NI CONNU (Cette comédie signée Yves Robert met également en scène des villageois obligés de pallier une pénurie.) ou encore LE CIEL, LES OISEAUX ET TA MERE (Djamel Bensalah réalisait ce film, aussi avec Lorànt Deutsch dans la distribution, avant de produire UN VILLAGE PRESQUE PARFAIT.).

A la question de savoir pourquoi Djamel Bensalah, producteur du film, ne l'a-t-il pas également réalisé puisqu'il bénéficie, comme je vous le disais en amont, d'antécédents dans la mise en scène, l'homme répond qu'il est trop ancré dans la comédie pure et qu'un scénario comme celui d' Un village presque parfait bien que maniant les ficelles de la drôlerie devait également être construit sur la base des rapports humains.  Drôle et émouvant, voilà ce que devait être le résultat final pour Bensalah qui vit en Stéphane Meunier l'homme de la situation. Pourquoi? Parce que Meunier, toujours selon son producteur, est quelqu'un de drôle dans la vie de tous les jours, mais qui a promené sa caméra de documentariste dans les zones les plus dangereuses de la planète, et qui a par conséquent acquis une immense expérience reliée à l'humain. L'alliance de son humour naturel et de sa sensibilité artistique en faisait donc le cinéaste exemplaire pour tourner Un village presque parfait.

Vous l'aurez probablement remarqué, le film Un village presque parfait impose le village en question de même que ses habitants, aussi bien les plus significatifs dans l'histoire que les plus secondaires, comme étant d'une importance capitale. D'où le choix minutieux des acteurs aussi bien les professionnels de premier plan que les amateurs, véritables habitants du village, que le réalisateur insista pour faire tourner en raison de leurs gueules naturelles pratiquement impossible à trouver chez des acteurs dont c'est la profession. D'ailleurs si la production ne s'en était pas mêlée, Stéphane Meunier, venant du documentaire, aurait confié tous les personnages sans exception aux villageois.

Denis Podalydès, Henri dans le film, avoue avoir trouvé au départ certains effets pervers dans le scénario d' Un village presque parfait, à cause de la nostalgie que cela pouvait créer d'une ancienne France bâtie sur le modèle traditionnel du village avec le clocher de l'église, la poste, l'école et la mairie. Mais il rectifie le tir par la suite en reconnaissant que le résultat final est en réalité bien loin de ce fantasme réactionnaire mais dénonce l'Europe technocratique et ultralibérale. Une comédie tout sauf lénifiante, ajoutera monsieur Podalydès.

Avec Un village presque parfait, on sait à quoi l'on s'attend. On ne va pas voir ce film pour contempler un chef-d'oeuvre de réalisation, ni le prochain césar au Festival de Cannes... On s'attend tout au plus à passer un agréable moment, à avoir des instants de rire et des ...

À voir que ce film est le remake d'un film canadien, qu'un film italien est, lui-même, un remake du film français, objet de ce billet, que le film canadien de départ a généré un autre remake anglo-saxon, il y a de quoi s'interroger. Ou les cinéastes n'ont ...

Un pur Parisien débarquant dans un trou paumé de notre terroir, et voila comment lancer une machine à gags pleine de stéréotypes qui font néanmoins mouche. Un village presque parfait, c'est l'occasion de revoir enfin l'excellent Lorant Deutsch sur grand écran, de rire sans ...