VOYAGE DANS LA LUNE

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Le Voyage dans la Lune est l’œuvre la plus connue de Georges Méliès. Ce dernier est à l’instar des frères Lumière un pionnier du cinéma. À contrario de ces derniers, davantage porté sur la captation du réel et le documentaire, Méliès se tourne vers la fiction et l’imaginaire. Artiste touche à tout, il créa le 1er studio de cinéma dans sa propriété de Montreuil, tandis que son expérience de prestidigitateur lui sera d’une grande aide pour concevoir des trucages, qui auront une influence majeure sur le langage du 7ème art. Réalisateur ayant tourné des court-métrages brassant tous les genres, Méliès offrit à la science-fiction et au cinéma, l’un de ses plus beaux représentants.

Bien avant Charlot prisonnier d’un engrenage dans Les Temps Modernes, King Kong accroché  à l’Empire State Building ou le monolithe de 2001 l’odyssée de l’espace, Méliès eu l’honneur de concevoir l’une des images les plus iconiques de l’histoire du 7ème art, via son obus s’écrasant sur le visage de la surface lunaire. L’occasion pour Méliès de retravailler une idée de l’un de ses précédents court-métrages La Lune à un mètre. Cette image iconique du Voyage dans la Lune connue de toutes et tous, est encore aujourd’hui largement citée, que ce soit dans le final de Babylon de Damien Chazelle, ou la récente cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.

Bien qu’étant une création originale, Le voyage dans la Lune tire une grande partie son inspiration du roman de Jules Verne, De la Terre à la Lune, publié en 1865. Méliès reprend le concept du livre, la projection d’un obus sur l’astre lunaire, qu’il couple avec d’autres idées du folklore de l’époque, notamment les Sélénites, le peuple de la lune, présent dans un opéra de Offenbach et un roman d’H.G. Wells. À travers son court-métrage, Méliès réalise une parfaite synthèse de l’imaginaire spatial de l’époque. Un récit d’aventures comique et féérique, ouvrant la voie à tout un pan de l’histoire du cinéma, de Ray Harryhausen à James Cameron, en passant par Karel Zeman.

En 2011, Air fut contacté pour concevoir une nouvelle bande son en vue d’une ressortie du Voyage dans la Lune. L’occasion pour le duo de signer une partition orientée vers le rock progressif qui, associée aux couleurs du métrage, prend des allures de véritable trip, sans pour autant dénaturer l’esprit ludique de l’oeuvre de Méliès. Une expérience qui rapproche le duo derrière l’album Moon Safari et la bande son de Virgin Suicides, de celle offerte par Giorgio Moroder sur le Metropolis de Fritz Lang et Joe Hisaishi sur Le Mécano de la Générale de Buster Keaton et Clyde Bruckman. Une preuve supplémentaire de l’approche versatile du groupe vis-à-vis du grand écran.