WINDTALKERS, LES MESSAGERS DU VENT

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Pendant la seconde guerre mondiale l’état-major US army affecte des soldats navajos aux transmissions. S’exprimant dans leur langue natale, leurs messages ne pourront être décodés par les japonais. De ce fait  militaire estampillé « histoire vraie » John Woo a réalisé un film en 2002, intitulé Windtalkers, les messagers du vent. Avec Nicolas Cage et Christian Slater dans les rôles des superviseurs et Adam Beach dans le rôle phare du soldat indien. Beach est canadien et appartient à la nation Creek. 

Ce film très spectaculaire met en scène la sanglante bataille de Saipan dans les iles Mariannes en 1944, où les marines yankee se mirent en valeur. 

C’est le cinquième film américain de John Woo, célèbre cinéaste chinois du film d’action. La preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IMITATION GAME DE MORTEN TYLDUM (2015) (Une autre histoire de cryptage et décryptage en temps de guerre. Cette fois il s'agit de l'identification du code de la machine nazie "aenigma" réputée indécrottable par Alain Turing mathématicien britannique.) ou encore CONVERSATIONS SECRÈTES DE FRANCIS COPPOLA (1974) (Palme d'or à Cannes cette année-là, le film de Coppola met en scène la solitude d'un homme qui écoute. Il écoute la vie des autres, c'est son travail d'espion...).

Avec Windtalkers on assiste à un film hollywoodien patriote où les marines triomphent, sauf qu’on y valorise un peuple indien marginalisé, les navajos, via un cinéaste chinois. C’est la dialectique politiquement correcte du cinéma américain en ce 21ème siècle naissant.

Au cœur de l’été 2001 le président Bush avait remis en grande pompe la médaille d’or du congrès à quatre vétérans navajos, près de 60 ans après les faits. Peu après survenait les attentats du 11 septembre et la sortie de Windtalkers s’en trouvait repoussée. Mais le film avait valeur de symbole: les cow-boys s’alliaient aux Indiens contre les vils nippons. L’Amérique avait plus que jamais besoin de faire corps avec ses minorités. Mais de cela John Woo n’avait cure, qui avait empoigné son sujet avec l’énergie maniaque qui le caractérise.

Sur le plan dramatique il était en terrain familier: il avait déjà dirigé Nicolas Cage dans Volte face et Christian Slater dans Broken Arrow. Sur le plan technique il fit fabriquer les uniformes des soldats de l’époque à l’identique, organisa la collecte des armes et des tanks dans les stocks américains et chez les brocanteurs de la sulfateuse, avant d’envoyer ses acteurs et figurants en stage commando chez les marines. 20 semaines de tournage/parcours du combattant à Hawaï en firent des hommes, des vrais. Si l’on en croit une méchante rumeur Nicolas Cage s’était préparé au tournage en apprenant des rudiments de navajo alors que son personnage ne le parle pas. A posteriori il expliquera que c’était pour mieux maitriser la problématique du scénario, alors que selon le malicieux John Woo, c’était juste qu’il s’était trompé de rôle. Une étourderie due soit au stage commando chez les marines, soit à la déficience d’un agent.

Une guerre ne se gagne pas uniquement par la puissance de feu, le sang et le courage déployé. La victoire peut aussi dépendre, en effet, de la maîtrise de l'information et l'art de la garder indéchiffrable aux oreilles de l'ennemi. Sur cet aspect, le cryptage Enigma, développé ...

Windtalkers se révèle un grand film de guerre aux scènes de combats prodigieuses et époustouflantes bien que parfois ces séquences fassent un peu trop par moment cascades bien huilés mais elles sont impressionnantes et les batailles représentent une bonne partie de ce film ...

Remonté et charcuté par les producteurs, le film s'est fait démolir par la critique. Peut-être aura-t-il été mieux sans ce charcutage, on ne le saura sans doute jamais mais toujours est-il qu'en l'état le film reste impressionnant par l'intensité des scènes ...