YIDDISH en VOD
- De
- 2020
- 61 mn
Sept jeunes d’aujourd’hui racontent leur passion pour la poésie yiddish écrite par des auteurs qui avaient à peu près leur âge dans l’entre-deux guerres.
- Documentaire
- France | Israël
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Certes, on ne peut pas dire que le documentaire de Nurith Aviv Yiddish soit cinématographiquement hyper novateur. Juste des personnes qui, face caméra, s'adressent à leur interlocuteur. Mais pour parler de quoi ? Eh bien, de l'importance du yiddish, langue germanique parlée par les Juifs ashkénazes et principalement usitée par onze millions de personnes (surtout en Europe de l'Est) avant la Seconde Guerre mondiale. Soit 66 % des Juifs de l'époque. Une langue quasiment disparue depuis la Shoah, mais que l'Israël tente de préserver via quelques mesures culturelles.
On peut d'ailleurs entendre cette langue dans Le Dibbouk (1937) de Michael Waszynski, drame fantastique et œuvre phare du cinéma yiddish où l'esprit d'un mort vient habiter le corps d'un vivant et qui, visuellement, fait écho au cinéma expressionniste allemand. Le yiddish s’entend égalementi au détour de quelques dialogues de films plus contemporains comme les comédies A Serious Man des frères Coen, Le Shérif est en prison de Mel Brooks, Woody et les robots de Woody Allen, le film d'horreur The Vigil de Keith Thomas ou le drame de guerre Le Fils de Saul de Laszlo Nemes.
Dans le documentaire Yiddish, six jeunes adultes, venus de pays différents (USA, France, Israël, Lituanie) s'expriment sur cette langue qu'ils ont découverte avec une certaine fascination dans le cadre de leurs études et qu'ils ont décidé d'apprendre. Non seulement pour la transmettre mais aussi pour leur propre bien-être. Chacun d'entre eux partageant ses propres expériences et passions envers cette poésie yiddish écrite par des auteurs qui avaient à peu près leur âge durant l'entre-deux-guerres. Chaque strophe de ces poèmes reflétant une forme de grâce et d'élégance, dont les mots prononcés donnent l'impression de chants mélodiques s'envolant dans l'air et le ciel jusqu'aux confins de l'infini.
Derrière la caméra, la réalisatrice française Nurith Aviv est totalement dans son élément dans la mesure où la plupart de ses quatorze films documentaires (Des mots qui restent, Poétique du cerveau, Traduire…) mettent la question de la langue au cœur de ses recherches cinématographiques. Ex-directrice de la photo pour Agnès Varda, René Allio ou Amos Gitai, elle déclare à propos de Yiddish : « Pour moi, le film entier repose sur les sept poèmes qui y sont lus. J’avais envie que les gens les lisent en yiddish et que la traduction prenne, à l'écran, le même espace que le visage. Je voulais qu'on entende le yiddish et qu'on lise la traduction en même temps. »