YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS

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La carrière d’un écrivain peut connaitre deux cas de figure tout aussi dramatiques… D’abord l’insuccès. L’auteur va s’évertuer durant des années à publier des ouvrages que personne n’aura jamais la curiosité de lire. Ensuite le succès ! D’un jour à l’autre, il devient « le nouveau phénomène littéraire » dont les œuvres s’arrachent.  

C’est ce qui va arriver à Ramzy Bedia dans le film de Baya Kasmi que vous allez maintenant regarder. Il y joue Youssef dont les livres sont jusqu’ici passés inaperçu, sauf le dernier ! Souci : Youssef s’est très largement inspiré de son entourage pour nourrir son récit, sans prévenir personne de sa démarche. Commence alors une course contre la montre pour empêcher que sa soudaine médiatisation n’entraîne l’implosion de ses relations avec ses proches. 

Voici une comédie réjouissante et émouvante sur la notoriété et la famille, portée par un casting épatant dans lequel Ramzy joue d’ailleurs aux côtés de sa propre sœur Melha Bedia ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUPERSTAR (Comment faire pour gérer la célébrité quand on ne l'a pas voulue ou quand elle vous a si longtemps échappé ?) ou encore ARTHUR RAMBO (La notoriété soudaine est parfois lourde de conséquences pour un auteur, surtout quand sa famille ou son passé le rattrape...).

Baya Kasmi n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver la source d’inspiration de son second long métrage. Lors de la sortie du premier, « Je suis à vous tout de suite » en 2015, la réalisatrice avait elle-même éprouvé les conséquences d’un récit qui puisait dans le vivier de son propre cercle familial. Aidée de son compagnon Michel Leclerc au scénario, c’est fort logiquement qu’elle a retranscrit ses sensations dans « Youssef Salem a du succès », plongeant Ramzy Bedia dans les affres d’une notoriété qui empiète soudain sur la sphère intime… Le personnage de l’auteur soudain rattrapé par la notoriété, ses écrits ou ses démons est régulièrement traité au cinéma. Dans la même veine que le film de Baya Kasmi, citons « Arthur Rambo » de Laurent Cantet qui imagine qu’un jeune romancier devenu la coqueluche du tout Paris voit ressurgir des messages haineux jadis postés sur Internet. Entre contrition forcée, réel désir de rédemption et séisme familial, le récit se concentre sur les failles d’un homme découvrant la dureté du microcosme dans lequel il rêvait il y a peu encore d’évoluer.  

Dans d’autres longs métrages, c’est la manière dont des auteurs célèbres se sont construits qui est le sujet central. Comment, parfois au terme de longues années, ont-ils ou ont-elles enfin trouvé la reconnaissance malgré un milieu social ou familial complexe. C’est le cas de « Molière » de Laurent Tirard, de « Tolkien » de Dome Karukovski, de « Edmond » de Christophe Michalik, de « Shakespeare in love » de John Madden, de « Jane » de Julian Jarrold, (consacré à Jane Austen », de « Truman Capote » de Bennett Miller ou encore de « Colette » de Wash Westmoreland.  

Mais parfois, au-delà de ces biopics, d’autres choisissent la voie de la pure fiction pour montrer combien la passion dévorante pour l’écriture peut avoir de terribles conséquences. Dans « Misery » de Rob Reiner James Caan a le malheur d’être recueilli après un accident par une fan psychopathe voulant l’obliger à redonner vie à l’héroïne de ses livres. Dans « La neuvième porte » de David Koepp, c’est Johnny Depp qui est harcelé par un inconnu l’accusant de plagiat.  

Une comédie assez réjouissante et plutôt bienveillante. Délassante, du bon cinéma populaire. Qui se moque (gentiment) des idées reçues sur les communautés musulmanes et aussi des communautés musulmanes elles-mêmes. Mais pas que : les chaines de télévision et le monde ...

Youssef Salem (l’humoriste Ramzy Bedia), 45 ans, a du succès comme écrivain. En effet, on parle dans la presse de son premier roman : Le choc toxique. Mais il préférerait que sa famille ne le lise pas…Premier souci Le choc toxique évoque sans détour les raisons pour lesquelles ...

Le lien entre l’auteur et ses proches a toujours été conflictuel : pour les nombreux écrivains transformant leur vécu en matériau, les souvenirs peuvent virer au règlement de compte. Et pour ceux qui publient, il faudra subir l’expérience de se voir exposé à ceux qui ...