Le titre quelque peu ésotérique du film de Labro évoque celui, bien réel, de Jacques Monod Le hasard et la nécessité. Le livre paru en 1970 fut un marqueur de l’époque avec sa philosophie du vivant et ses décryptages de l’évolution revue par la biologie. Le film est écrit par Jacques Lanzmann écrivain et parolier qui fut résistant, globe-trotteur et personnalité progressiste. Il a d’ailleurs écrit les premiers films de Labro. On notera la présence inattendue de Katherine Ross qui, avant de délibérément saborder sa carrière par refus d’Hollywood, fut une star notamment dans Le lauréat (1967) de Mike Nichols, Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill (1969) et dans Willie Boy de Abraham Polonski (1969).

Ainsi donc Labro dont c’est le quatrième long métrage, expérimente le hasard dans son cinéma, et d’une certaine manière l’incongruité du destin. On notera les situations grotesques provoquées par les rencontres d’un karatéka fou ou d’un ancien combattant qui concourent à la volonté de faire un film bizarre, dans la droite lignée de certaines oeuvres contemporaines de René Clément, Jacques Deray ou Pierre Granier-Defferre. Le cinéma français des seventies aimait voir le monde dans un prisme déformant.

Labro est un cas dans le cinéma français. Il pratiqua les films en amateur éclairé, dirigeant quelques stars : Brasseur, Trintignant, Belmondo, Depardieu entre autres dans des oeuvres viriles mais souvent erratiques. 7 films entre 1969 et 1984. Tout cela en étant grand reporter puis patrons de presse et en écrivant des romans qui pour la plupart furent des best-sellers. On a rarement connu un grand professionnel aussi dilettante.

Prix de la mise en scène à Cannes films en streaming et en VOD

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