PERSONAL SHOPPER

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Une demi-journée de shopping pour comprendre ce qui vous va, construire un dressing sur mesure et affiner votre style. Quelques heures dans les boutiques, guidé par mon œil aiguisé et bienveillant, pour vous orienter vers les vêtements qui respectent votre personnalité, votre silhouette, vos envies et votre budget. Découvrez vos basiques et laissez-vous surprendre en douceur par des pièces inattendues que vous serez sûr de porter et dans lesquelles vous aurez confiance en vous. Une annonce trouvée sur Internet, qui confirme que le métier de personnal shopper, autrement dit d’acheteuse particulière existe bel et bien.

C’est en tous cas l’occupation de Maureen, une jeune américaine à Paris, interprétée par Kristen Stewart dans le film d’Olivier Assayas. Même si son premier souci n’est pas de faire des emplettes, mais bien de retrouver la trace de son frère jumeau récemment disparu. Qui va donner de ses nouvelles d’une étrange manière. Et le film d’hésiter entre le thriller et le fantastique…

En revanche il ne tremble pas une seconde pour célébrer la beauté et le talent de Kristen Stewart, qu’Assayas retrouve pour la seconde fois, puisque la comédienne était l’assistante personnelle de Juliette Binoche dans Sils Maria, en 2014. Personnal shopper lui est entièrement dédié, elle est de tous les plans. Belle consécration pour celle qui hante les studios depuis l’âge de huit ans et que l’on a pu applaudir dans des films aussi variés que Panic room, Into the Wild, The Runaways ou Still Alice. Même si c’est sa participation au blockbuster à plusieurs volets Twilight qui lui permet d’avoir un noyau dur de fans.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A JAMAIS (C'est la même attente d'un signe de l'au-delà après la mort de l'être cher) ou encore LES ENFANTS TERRIBLES (C'est une relation fusionnelle entre frère et soeur).

Après Sils Maria, son film précédent, Olivier Assayas devait enchaîner sur un film au Canada, qui ne s’est pas fait. Personnal shopper est donc un enfant de remplacement. Un enfant un peu difficile mais que l’on aime d’autant plus qu’il est né dans des circonstances douloureuses. L’idée d’Assayas était de brosser le portrait d’une jeune femme au cœur du monde contemporain, écartelée entre le matérialisme galopant de notre temps et une quête spirituelle qui se mêle de fantastique. Le cinéaste revendique un film qui s’est construit en se révélant progressivement à lui-même, à l’instar du personnage dans sa quête de la vérité.

Si le récit est particulier, le film n’en propose pas moins de nous offrir un bouquet de thèmes chers à Olivier Assayas. Qui n’aime rien tant que signer des films de genre pour illustrer une vision très personnelle de la marche du monde. Un monde globalisé, où l’on parle plusieurs langues, un monde en voie de blingblinguisation, nous lui laissons la paternité du substantif. Mais un monde fragile où fleurissent solitude et précarité. C’est la violence induite par ce grand écart qui est au cœur du film. Même si le cinéaste se garde bien de jeter le bébé avec l’eau du bain et qu’il avoue une certaine attirance pour ce monde blingbling, il n’en affiche pas moins une empathie véritable pour son personnage.

Pour les besoins de sa cause, Assayas a reçu le renfort de Victor Hugo himself, incarné l’espace d’une scène par Benjamin Biolay, Victor Hugo qui lui aussi tâtait de spiritisme. Mais qui n’a jamais tenté de faire tourner les tables pour communiquer avec l’au-delà ? Quitte à se retenir pour ne pas rigoler. Le film se réclame également d’Antonioni qui dans Blow up, plongeait un photographe de mode revenu de tout dans un Londres psychédélique et surprenant, cherchant à résoudre une énigme obsédante. Autant le reconnaître, Personnal Shopper n’est pas le film le plus consensuel de son auteur. S’il a reçu un prix au dernier Festival de Cannes, il compte aussi des détracteurs, y compris parmi ceux qui souvent célèbrent le cinéma de cet auteur exigeant. Mais tous sont d’accord pour reconnaître qu’il fait partie de ceux qui osent et toujours remettent leur ouvrage sur le métier pour que le cœur du cinéma continue à palpiter.

On ne sait pas trop ce qu’il en est, à la fin. Et même pendant le film, on ne sait pas non plus. On reste déconcerté, un peu hagard. On sent bien qu’Olivier Assayas et sa nouvelle muse, Kristen Stewart (après Godrèche, après Ledoyen, après Cheung et Binoche), osent ...

Alors qu’il offrait à Juliette Binoche le premier rôle de son dernier film, Sils Maria, et qu’il arrivait à la magnifier tel qu’elle ne l’avait pas été depuis longtemps au cinéma, quelqu’un d’autre intéressait Olivier Assayas dans cette entreprise. Cette personne, ...

"Le Cinéaste et l'actrice" Ce qui pourrait sonner comme une fable de Jean de La Fontaine est avant tout un phénomène littéralement fascinant dans l'histoire du cinéma, ou devrait-on dire dans l'histoire de l'art, celui du Pygmalion et sa muse. Le mythe fondateur a certainement ...