ANNA & OTTO

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Premier long métrage de Louis-Julien Petit, Anna & Otto est un film entièrement autofinancé. A l’époque, le réalisateur travaillait comme assistant à la mise en scène, notamment pour Luc Besson. Il lui aura donc fallu trois ans pour réussir à produire cette toute première oeuvre.

Le film suit Anna et Otto, frère et sœur. Alors qu’ils n’ont qu’une vingtaine d’années, le divorce de leurs parents va brutalement les séparer : Otto part vivre avec son père à Montréal tandis qu’Anna reste avec sa mère à Paris. Ils sont sûrs qu’ils se reverront vite, mais la vie et ses aléas les tiendront éloignés l’un de l’autre.

Jeune réalisateur Louis-Julien Petit en profite aussi pour amener des visages frais dans son film puisque les rôles principaux sont interprétés par Félix Moati et Solène Rigot, qui en 2014, n’avaient que quelques petits rôles à leur actif. On retrouve cependant déjà Sara Suco, une des fidèles du cinéaste dans la suite de sa carrière.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIS PAS (Si les histoires n'ont rien à voir, les deux films traitent cependant de la force de la relation frère/soeur et de la vie comme distance) ou encore LES AMOURS IMAGINAIRES (Les deux films traitent d'une jeunesse et permettent à deux réalisateurs de faire leurs preuves.).

Après avoir fait l’ESRA, dont il est sorti en 2004, Louis-Julien Petit a travaillé avec plusieurs réalisateurs en tant qu’assistant de mise en scène, sur une trentaine de longs métrages autant français qu’américains. C’est ainsi que l’on trouve son nom au générique de Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, A l’origine de Xavier Giannoli, Hugo Cabret de Martin Scorsese ou encore De toutes nos forces de Nils Tavernier. Après le court métrage Les figures (2009), il participe à la série Bande démo qu’il réalise pour le compte de Liza Benguigui. C’est notamment elle, fille de Yasmina Benguigui, qui va l’aider à produire, avec sa société Elemiah, son deuxième long métrage Discount, puis les autres qui suivront.

Si l’on suit la carrière de Louis-Julien Petit, on peut observer que Anna & Otto dénote un peu. Portraits de deux jeunes en pertes de repères à cause du divorce de leur parents, incapables de se dire qu’ils s’aiment, ils vont laisser la vie venir entre eux. Des histoires de famille dans un contexte un peu parisien. On est loin du discours social de Discount, le premier film sorti en salles du cinéaste. Si on retrouve encore Sara Suco, cette fois, on se délocalise en province, pour parler de caissières en résistance sur les méthodes de travail d’un supermarché. L’engagement et la fibre sociale, vont désormais marquer le cinéma de ce réalisateur né en 1983.

Autofinancé, Anna & Otto est aussi l’occasion de mettre en avant deux visages devenus par la suite familiers dans le cinéma d’auteur français. Il y a d’abord Solène Rigot, qui avait trainé avant sa bouille d’éternelle adolescente notamment dans 17 filles puis après dans Tonnerre de Guillaume Brac et Saint Amour de Kervern et Delépine. Avec elle, Félix Moati. Si l’on avait déjà croisé le visage du fils du journaliste Serge Moati dans Lol de Lisa Azuelos, ou dans Livide de Bustillo et Maury, il a, par la suite fait ses preuves dans A trois on y va de Jérome Bonnell, Medecin de campagne de Thomas Lilti ou encore Le grand bain de Gilles Lellouche. Anna & Otto, un vrai film de révélations.