BEETLEJUICE BEETLEJUICE en VOD
- De
- 2024
- 101 mn
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Parce qu'avec Beetlejuice Beetlejuice, Tim Burton revient (enfin) sur son terrain de prédilection, ce cinéma unique mâlant univers gothique, comédie décalée, hommage au cinéma d'épouvante grand-guignol et ton de gamin espiègle. Celui avec lequel précisément le grand public l'avait découvert en 1988, avec le premier Beetlejuice. Et si le personnage éponyme, un bio-exorciste – ne nous demandez pas en quoi ça consiste- y trouvait le temps passé, coincé dans les limbes d'une administration de l'au-delà, très long, c'est aussi ce qu'on a éprouvé au long des trente-six ans séparant les deux films.
La gestation de cette suite a été aussi longue que le nombres de tentatives de Beetlejuice de débarquer dans le monde des humains. Deux scénario avaient pourtant été lancés en parallèle dès 1990, après le succès surprise de ce premier opus. L'un, qui aurait vu ce petit monde mettre le souk à Paris, n'aura jamais abouti, son scénariste étant... décédé – sa dépouille est peut-être encore dans la file d'attente de la sécurité sociale des morts, un des meilleurs gags des deux films- avant d'avoir rendu sa copie finale. Le second où Beetlejuice semait la panique chez les surfers d'Hawaïï s'est perdu dans les limbes de ce qu'hollywood appelle le « development hell », interminable passage entre diverses mains et réécritures, qui généralement assèchent la matière premiere. Il aura fallu attendre que Seth-Grahame Smith, écrivain auteur de revisites décalées de classiques (Orgueil, préjugés et zombies) qui avait déjà collaboré avec Burton sur l'écriture et la production d'Abraham Lincoln, chasseur de vampires ramène l'idée d'une suite sur le tapis, pour que Beetlejuice Beetlejuice voie enfin le jour.
Beetlejuice Beetlejuice marque aussi la réunion du casting orignel avec Tim Burton. Il aurait été impensable que cette suite ne se fasse pas sans Michael Keaton ou Winona Ryder. La chose n'a pas été si simple et n'est dûe qu'à l'apparition d'un nouveau, et inattendu, compère en la personne de Brad Pitt, via sa société de production Plan B, qui aura convaincu la Warner, qui avait décidé de mettre ce projet au placard, de le relancer. Autre difficulté qui aurait pu mettre Beetlejuice Beetlejuice en péril : le contrat de Winona Ryder sur Stranger Things, série ultra-populaire qui l'aura remise sur le devant de la scène. Heureusement ses créateurs étant fans de l'univers de Beetlejuice auront accepté de retarder le tournage de ses scènes pour aller redevenir Lydia Deetz. A raison quand elle enrichit ce rôle d'une certaine mélancolie, l'ado du premier film étant devenue une adulte au bord de la démence.
Celui a qui Beetlejuice Beetlejuice fait le plus de bien est sans toute un Tim Burton ravi de s'exfiltrer de la machinerie des blockbusters (où il avait un perdu de son âme) rongés par les effets numériques pour revenir à un artisanat, du fait-main plus organique. La plupart des effets de Beetle juice Beetlejuice ayant été réalisés avec des accessoires, le film devant bien plus s'appuyer sur la densité du scénario. Parmi les ajouts, un aura eu plus d'importance que les autres : le personnage de Dolores, l'ex-femme de Beetlejuice désireuse de se venger de leur rupture. Elle est interprétée par Monica Bellucci, désormais compagne à la ville du réalisateur. Ce qui explique sans doute qu'il lui aie confié la scène la plus « burtonienne » du film, où une Delores dont le corps a été démembré se recompose peuà peu, en se recousant petit à petit. Rien que pour cette séquence, aussi poétique qu'hilarante, voire teintée d'un certain érotisme, tout en symbolisant la reconnection de Burton avec son univers, il faut voir Beetlejuice Beetlejuice.