BELFAST

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Entre son amour pour des auteurs aussi différents que Shakespeare et Agatha Christie, Kenneth Branagh signe avec Belfast son long-métrage le plus personnel et pour cause: L’histoire du petit Buddy s’inspire largement de la sienne, né dans la capitale d’Irlande du Nord et grandi dans les années 60 au milieu du conflit entre catholiques et protestants, dans une famille de la classe ouvrière.  

Le réalisateur, qui a pris le parti de tourner en noir et blanc, situe l’action durant l’été 1969 alors que l’homme s’apprête à marcher sur la lune. Un événement qui s’avère être une source d’évasion salutaire pour le petit Buddy, témoin quotidien du climat de guerre civile qui règne désormais sur le quartier où il vit avec ses parents, une couple protestant qui refuse d'entrer en conflit contre leurs voisins catholiques.  

La violence et la bêtise des hommes est ici vue à hauteur d’enfant. Kenneth Branagh privilégie pourtant tous les moments où le petit, dans toute son insouciance, semble vivre comme si de rien n’était, jouant au milieu des barbelés tirés entre les maisons comme s’il ne les voyait pas. La musique et les chansons de Van Morrison, contribuent à nous plonger définitivement dans cette ballade irlandaise, nommée à 7 reprises aux Oscars.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MANCHESTER BY THE SEA (2016) (Ici aussi, le poids d'une ville et de son histoire, sert de décor à une histoire familiale.) ou encore AU NOM DU PÈRE (1994) (L'histoire d'un délinquant originaire de Belfast, arrêté par la police londonienne qui l'accuse d'être l'instigateur d'attentats pour le compte de l'IRA.).

C’est durant le premier confinement lié au Covid au printemps 2020 que Kenneth Branagh a eu l’idée d’écrire le scénario de Belfast. Derrière les barricades dressées dans les rues de son enfance en 1969, c’est déjà un confinement que sa famille vivait. Il les conduirait à faire un choix de vie radical qui les poussera à à fuire leur ville pour l’Angleterre. Pour le réalisateur, l’écriture du film a également été l’occasion de parler du passé avec ses parents, lesquels n’avaient plus jamais évoqué ces événements. 

La film doit beaucoup à la fraîcheur et à la spontanéité de Jude Hill, le petit garçon qui incarne Kenneth Branagh enfant, trouvé parmi 300 candidats. Crise sanitaire oblige, c’est via l’application Zoom que s’est fait le choix final quand il ne restait plus que 12 enfants pressentis. A son propos Kenneth Branagh dit la chance qu’il a eu : « on a trouvé un garçon dont le talent était prêt à éclore mais qui s’amusait encore comme n’importe quel enfant. C’était aussi important pour lui de jouer au foot que de tourner  et c’est ce qu’on voulait. Il prenait cependant son travail très au sérieux, il arrivait préparé et très attentif. »

C’est au bout d’une piste d'atterrissage de l’aéroport de Farnborough en Angleterre, que l’équipe de décoration a élevé le pâté de maisons où se déroule le récit. Ainsi, les prises de vue avaient-elles lieu entre les rotations des avions qui décollaient et atterrissaient !  Kenneth Branagh a mis à contribution son chef décorateur habituel Jim Clay, avec lequel il avait déjà collaboré sur Mort sur le Nil, Artemis Fowl et Le Crime de l’Orient-Express. Sur le choix du noir et blanc, le réalisateur explique qu’il est pour lui synomyme absolu “de glamour”. Or aux yeux de son jeune héros "ses parents sont des stars de cinéma”. A noter, que les seules images en couleur du film apparaissent lorsque le petit garçon est au cinéma et qu’il rit et frémit avec ses parents durant une séance du film Chitty- Chitty-Bang-Bang.

Objectif Lune 1969, Belfast: les protestants veulent bouter les catholiques de la ville. Buddy, 9 ans, est d’une famille protestante... et tolérante. Comment vivre cette tension lorsque son père envisage de construire une nouvelle vie familiale en Angleterre et que les femmes ...

Avec Belfast, le spectateur pourra penser que Kenneth Branagh a tenté d'imiter Alfonso Cuarón et de faire son propre Roma : même ressort autobiographique, inscription similaire de l'intime dans l'histoire, ville mise en avant, et même noir et blanc classieux. Sauf que ce que ...

A peine remis de la claque prise par The Batman qu'un second uppercut que je n'avais pas vu venir vient me frapper de plein fouet. Comment Kenneth Branagh a pu passer de Mort sur le Nil a cette pépite en noir & blanc ? Je pense, c'est plutôt simple a comprendre ...