THERE WILL BE BLOOD

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L’ouest, le vrai, c’est le chacun pour soi et souvent, la loi du plus fort. There Will be blood que nos amis québécois ont traduit par « il y aura du sang », relate la destinée d’un chercheur d’or puis de pétrole. Dur au mal et implacable, il adopte un enfant qui lui sert de caution et d’associé. 

C’est un film très fort qui a, en 2007, assis durablement la réputation de Paul Thomas Anderson son réalisateur, et rappelé une nouvelle fois à quel point Daniel Day Lewis est un acteur d’exception. Il a d’ailleurs reçu, en 2008, l’oscar du meilleur acteur. Il faut encore citer le jeune Paul Dano dans une tragédie virile et oedipienne qui montre l’enrichissement de l’Amérique au tournant du 20ème siècle. 

Western moral, There will be blood s’avère aussi une critique radicale du way of work américain, de la vénération pour le roi pétrole, de la culture de l’argent et de la crédulité. Archi récompensé, plébiscité par la critique, Anderson qui n’a que 38 ans à l’époque et dont c’est déjà le cinquième long métrage, s’affirme comme un véritable auteur. La preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GÉANT (Parce qu'aucun film n'a mieux rendu la fièvre de l'or noir que ce mélodrame au casting de légende : Elizabeth Taylor et Rock Hudson et bien sûr James Dean.) ou encore LES RAPACES (Devenu légendaire en raison de sa production difficile, "Les Rapaces" est comme "There Will Be Blood" une fresque cruelle qui critique durement le capitalisme américain.).

On se souvient de Géant de George Stevens (1956) où James Dean, petit cow-boy texan devenait richissime grâce au pétrole mais restait tourmenté par ses démons et enfermé dans sa solitude. There Will be blood est une sorte d’héritier de cette saga, qui évoque un certain dépit américain. A l’origine du film, il y a d’ailleurs « Oil » un roman d’Upton Sinclair, paru en 1927. 

Le film, dédié à Robert Altman était, comme son modèle, au stade de projet, suffisamment singulier pour qu’Hollywood s’en méfie. D’ailleurs il était dans la liste noire en 2006 et classé parmi les meilleurs des films qui ne se feront pas. Mais c’est grâce au désir de Daniel Day-Lewis de travailler avec Anderson que la production put se monter car, au préalable, la star avait adoré Punch drunk love (2002). 

Pour caractériser son personnage, le redoutable Daniel Plainview, l’acteur s’est préparé pendant trois ans, a lu et étudié les discours de l’époque, avant de décider de timbrer sa voix comme celle de John Huston, après avoir écouté en boucle ses déclarations. Il n’y a pas de hasard : le réalisateur lui-même a regardé plusieurs soirs de suite Le trésor de la sierra madre (1948) du même John Huston juste avant d’entamer le tournage. Le vieux lion d’Hollywood, continue de rugir, bien longtemps après sa mort.

Le mutisme qui ouvre There will be blood résonne comme une émancipation dans la filmographie de P.T. Anderson : après les films chorals aux allures de thérapies collectives, place au focus sur un ensemble bien plus resserré, et rivé sur des matières. La splendide ouverture ...

Le souci lorsque je décide de placer un film dans mon top 10, c'est que je dois l'accompagner d'une critique, depuis quelques mois, c'est assez facile, je tourne avec les mêmes à qui j'ai déjà accordé quelques mots. Malheureusement ici, ce n'est pas le cas et chose plus grave, ...

Début du XXème siècle au Etats-Unis. Daniel Plainview ne poursuit qu'un seul et unique objectif dans sa vie : s'enrichir en trouvant et exploitant du pétrole. Tous les moyens sont bons pour lui, y compris élever un orphelin à la seule fin d'attendrir les propriétaires terriens ...