C.R.A.Z.Y

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25 décembre 1960,  Zachary Beaulieu vient au monde entre une mère aimante et un père un peu bourru mais fier de ses garçons. Ainsi débute C.R.A.ZY. , le récit de la vie d’un petit garçon puis d’un jeune homme pas comme les autres, qui va jusqu’à renier sa nature profonde pour attirer l’attention de son père. Réalisé par le cinéaste québécois Jean-Marc Vallée, c’est également le portrait d’une famille qui dépeint « la vie souvent extraordinaire des gens ordinaires à la poursuite du bonheur », selon le réalisateur lui-même… 

A l’origine de l’écriture du scénario de C.R.A.ZY., une frustration évoquée par Jean-Marc Vallée : « Après avoir réalisé quelques films, je voyais combien j’étais frustré de ne pas en avoir fait un qui me ressemble vraiment. Comme j’approchais les 40 ans et que je n’étais toujours pas satisfait, je me suis mis à écrire le scénario dont je rêvais, pour me combler en tant qu’homme et cinéaste. » 

Revenant sur cette phrase préparatoire, le cinéaste revendique haut et fort l’influence du chef-d’œuvre que Frank Capra réalisa en 1946, La Vie est belle. Jean-Marc Vallée parle alors du « bonheur intense » que lui procure ce film et la petite étincelle de lucidité qui permet de voir la vie comme elle devrait toujours nous apparaître : belle. » C.R.A.Z.Y. s’inscrit assurément dans ce courant d’un cinéma qui met l’optimisme au premier rang de ses intentions artistiques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FABULEUX DESTIN D'AMÉLIE POULAIN (Le film de Jean-Pierre Jeunet retrace à sa manière un autre parcours de vie, celui cette fois d'une jeune fille) ou encore MOONLIGHT (Le film de Barry Jenkins raconte sur plusieurs années l'histoire d'un jeune Noir de Miami lancé vers la découverte progressive de son homosexualité).

C’est une chanson de Patsy Cline, Crazy, qui donne son titre au film. Elle est la « chanteuse sentimentale des cœurs brisés » par excellence, si l’on en croit Jean-Marc Vallée. Comme on l’a vu, le cœur du très macho Gervais, le père de la famille Beaulieu, ne s’extériorise vraiment qu’à travers cette chanson : c’est grâce à cette « faiblesse » qui révèle sa sensibilité qu’il finit par évoluer et accepter son fils tel qu’il est et non tel qu’il le voudrait, alors même qu’il en a déjà perdu un. 

D’une manière plus générale encore, la musique et le chanson tiennent une place très importante dans le film de Jean-Marc Vallée. Quand le père de famille casse les oreilles de son fils Zac avec Emmenez-moi de Charles Aznavour, il l’aide symboliquement à quitter le cocon familial. De la même manière que le rock joue pour Zac le rôle d’une soupape indispensable, y compris quand il se déguise en David Bowie. Il est manifeste que toutes les chansons des années 70 que l’on entend dans C.R.A.ZY. sont autant d’aides et de repères pour la famille Beaulieu. 

Pour rendre compte de l’imaginaire ô combien fertile de son héros Zacharie, son double de cinéma à n’en pas douter, Jean-Marc Vallée a convoqué avec jubilation un nombre très important de figures cinématographiques et stylistiques. Elles vont des images gelées jusqu’au recours à des focales extrêmes, en passant par des éclairages très contrastés, des montages « hip hop » selon son expression, sans oublier des effets de ralenti et des cadrages inusités. Un cinéma littéralement « spectaculaire » revendiqué par le réalisateur.

C.R.A.Z.Y est une véritable petite bombe cinématographique de par son originalité, sa fraîcheur et son incroyable sensibilité. Avec cette comédie humaine, Jean-Marc Vallee signe là une chronique douce et amère sur trois décennies d’une famille ordinaire et tellement ...

Zachary est le quatrième garçon de la fratrie Beaulieu; son père, Gervais, homme aimant mais exigeant et tempétueux, ne parvient pas à établir une relation harmonieuse et solide avec lui: conscient de la différence de son fils, Gervais cherche par tous les moyens à éviter ...

Ah, le cinéma québécois, quel bonheur ! J'aurais du mal à définir ce qui me plaît le plus chez lui, ce que je trouve de commun chez Villeneuve, Dolan, Arcand ou Vallée (pour ceux que je connais bien), mais voilà, je n'ai pas le souvenir d'un seul film québécois raté. ...