COURS APRÈS MOI QUE JE T'ATTRAPE

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L'alchimie entre les deux interprètes principaux fait des étincelles tout au long du film. Il faut dire que Jean-Pierre Marielle et Annie Girardot sont amis depuis déjà plus de vingt ans au moment du tournage : ils étaient dans la même promo au Conservatoire. L'un et l'autre se renvoient la balle avec une facilité déconcertante ; on peut même parler d'automatisme digne d'un duo comique aguerri. C'est la force de leur binôme qui, trois ans avant leur classique Cause toujours... tu m'intéresses, peut être vu comme un galop d'essai fort sympathique pour ces deux monstres du cinéma français.

Découvrir ou redécouvrir Cours après moi que je t'attrape aujourd'hui, c'est un peu comme voir une version vintage des anecdotes type « mon pire date ». Suite à leur rencontre grâce à une petite annonce (l'ancêtre de Tinder), absolument rien ne sera épargné à Jacqueline et Paul. Les petits mensonges énoncés pour se mettre en valeur leur reviennent en pleine figure et tous leurs rencards finissent ruinés par un concours de circonstances : invasion de chiens, ex-maîtresse jalouse, collègue lourdaud, quiproquos en tout genre... les situations tragi-comiques s'enchaînent sans discontinuer.

Les codes de la comédie romantique ont évidemment bien évolué au fil du temps, cependant le long-métrage parvient à être très vite accrocheur malgré un rythme forcément moins effréné que les productions actuelles du genre. Le scénario est suffisamment malin pour jongler avec les moments de tendresse et d'absurde, de rires et de disputes, ce qui rend ce couple-qui-n'en-est-pas-vraiment-un toujours attachant. Fatalement, on a envie qu'ils finissent par se retrouver à l'issue de ce chassé-croisé aussi amoureux que malchanceux.

Les plus curieux peuvent s'amuser à relever la présence de plusieurs futurs grands, façon « Où est Charlie » pour cinéphiles. Les jeunes Anémone et Marie-Anne Chazel ont chacune une apparition, respectivement en ouvreuse de cinéma et en secrétaire. Mais c'est surtout le personnage secondaire de Champfrein joué par Daniel Prevost qui, en percepteur des impôts un peu trop curieux, fait inévitablement penser à un autre de ses rôles... Oui, 22 ans avant Le Dîner de cons, le bonhomme incarnait déjà un contrôleur fiscal maniaque et intrusif. Si ça c'est pas du running gag meta.