LE MAGNIFIQUE

en VOD

François Merlin tente avec difficulté de faire aboutir son quarante-troisième roman d’espionnage dont le héros, Bob Saint Clar, lui ressemble comme deux gouttes d’eau mais en plus élégant, plus dynamique et surtout plus sportif. Sans cesse relancé par une voisine, Christine, dont il s’est inspiré pour créer la voluptueuse espionne Tatiana, et qui souhaite écrire une thèse de sociologie sur son œuvre, Merlin tente de se comporter avec elle comme son héros le ferait, mais essuie de cinglants revers.

Réalisé par Philippe de Broca dont ce sont les retrouvailles avec Jean-Paul Belmondo après leur première collaboration dans Les Tribulations d’un Chinois en Chine, Le Magnifique qui devait initialement s’appeler Comment détruire la réputation du plus célèbre agent secret du monde a ceci de singulier qu’il ne mentionne pas à son générique, l’auteur ou les auteurs du scénario du film. Pourtant il a été écrit par de Broca lui-même, en collaboration avec Francis Veber, plus tard auteur du célèbre Dîner de cons, mais un différend opposa les deux hommes notamment autour du personnage féminin de la voisine Christine et de son double l’espionne Tatiana, à savoir laquelle des deux serait la plus omniprésente dans l’histoire. Ils aboutirent à un compromis mais du coup optèrent pour ne pas figurer au générique.

C’est à l’actrice Jacqueline Bisset, vedette du film Bullitt de Peter Yates, auprès de Steve McQueen, et marraine dans la vie de l’actrice Angelina Jolie, que Philippe de Broca confia le double rôle de Christine-Tatiana. Elle est entourée, outre Jean-Paul Belmondo, d’une belle bande de seconds rôles du cinéma français de l’époque que vous n’aurez aucun mal à reconnaître. Ils ont pour noms Mario David, Bernard Musson, Hubert Deschamps, Raymond Gérôme et quelques autres. Et puis il y a Jean Lefebvre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JOHNNY ENGLISH (Ce film de Peter Howitt est aussi une parodie des films d'agents secrets du style James Bond ou encore S.A.S.) ou encore RETOUR VERS LE FUTUR II (Dans ce film de Robert Zemeckis, les deux acteurs Michael J. Fox et Thomas F. Wilson jouent chacun plusieurs rôles à l'écran.).

Vous l’aurez donc peut-être remarqué, point de scénariste cité au générique de ce film. Et l’histoire est un peu plus compliquée que je ne vous la racontais en amont puisque elle vit les rapports s’envenimer assez rapidement entre Philippe de Broca et Francis Veber, le premier reprochant au second de ne jamais accorder aux personnages féminins dans ses scénarios, la place qu’ils méritent, ajoutant qu’une totale incompatibilité d’humour entre eux deux notamment pour tout ce qui relevait du personnage de Christine et de son double Tatiana, rendait leur collaboration très compliquée. De Broca alla jusqu’à appeler Daniel Boulanger pour réécrire le scénario avant que les deux hommes ne s’entendent sur le fait d’avoir recours à un scénariste-docteur, à savoir Jean-Paul Rappeneau, dans le but d’enrichir le rôle féminin. Le compromis était enfin trouvé à condition qu’aucun nom de scénariste ne figure au générique ni de début ni de fin du film.

Plusieurs références émaillent Le Magnifique, à commencer par le personnage de Bob Saint Clar interprété par Jean-Paul Belmondo dans le film, et qui devait plus tard inspirer le réalisateur Marc Angelo qui en signera une version télévisée sous le titre de Bob le magnifique. Tout comme le célèbre DJ Bob Sinclar qui avoue avoir choisi son nom de scène en l’honneur du héros incarné par Bébel. Et puis dans le film même, vous aurez noté la scène où la voiture du colonel Collins est broyée par une machine agricole et transformée en cube et qui n’est autre qu’un clin d'œil au film de James Bond, Goldfinger signé Guy Hamilton, où le truand Solo est compressé dans sa voiture dans une casse et finit en cube. Autres allusions, l’on peut lire au dos des livres de François Merlin que l’auteur est né en 1933, année de la naissance effective de Jean-Paul Belmondo, tout comme le fait que Merlin pense à se retirer en Auvergne s’inspire de la vie réelle de l’acteur qui a passé une partie de sa jeunesse dans ce département.

Et enfin si le réalisateur du film Philippe de Broca n’a pas inscrit son nom au générique en tant que scénariste, il ne s’en est pas moins octroyé une apparition, créditée, elle, dans Le Magnifique, et ce dans le personnage du second plombier.

De Philippe de Broca, j'avais déjà été transporté par L'Homme de Rio dont Le Magnifique en est un prolongement tout à fait logique. Je présageais de passer un aussi bon moment, une bulle d'air fraîche qui aurait fait ma journée...Hé ben nan, ça été beaucoup plus loin. Le ...

Quand on me parle de Jean-Paul Belmondo, mon petit esprit étriqué n'imagine que deux cas de figure. Soit la Nouvelle Vague période A bout de souffle et Pierrot le fou, soit les polars populaires du dimanche soir sur TF1 quand j'étais gamin, style Peur sur la ville ou Le professionnel. ...

François Merlin écrit des romans de gare. Reclus dans son vieil appartement, il regarde passer le train-train cahotant de sa vie monotone, l'oeil las et blasé caché derrière la fumée épaisse de sa goldo. Rien ne va en ce moment. Tout le monde se ligue pour l'empêcher ...