DE TOUTES NOS FORCES

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Réalisé par Nils Tavernier et interprété par Jacques Gamblin, De toutes nos forces est un film double. Côté pile, une famille où l’on a cessé de communiquer, de s’ouvrir au monde depuis qu’un enfant est né, il y a bientôt dix-huit ans. Il faut dire que Julien est infirme moteur cérébral. Côté face, l’extraordinaire odyssée du père et de son fils handicapé lorsqu’ils partagent l’épreuve dantesque du triathlon.

Les esprits chagrins concluront au sirop de bons sentiments, voire au film opportuniste qui veut surfer sur le succès d’Intouchables. Mais foin des esprits chagrins. S’il est certain que tout cynisme est ici exclu, et que le sujet interdit de faire le malin, le film n’en est pas moins une formidable invitation au dépassement de soi.

C’est à l’hôpital Necker, en croisant des enfants handicapés quand il tournait un documentaire que Nils Tavernier a eu l’idée de ce film. La préparation a été longue, le cinéaste ayant rencontré nombre de paraplégiques afin de choisir celui qui incarnerait Julien et son formidable appétit de vivre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GRANDE BOUCLE (Comme celui de Nils Tavernier, le film de Laurent Tuel incorpore des images d'un véritable événement sportif, en l’occurrence le Tour de France.) ou encore HASTA LA VISTA (Un adolescent lourdement handicapé parvient à aller par la force de la volonté au bout de ses rêves. Forts différents de ceux de Julien...).

On s’en doute, le triathlon de Nice n’a pas été organisé pour les besoins du film, c’est le film qui s’est greffé sur l’événement. Mais on ne dit plus triathlon, mais Ironman. L’homme de fer. En effet mieux vaut ne pas être rouillé pour enchaîner 3,8 kilomètres à la nage, 180 kilomètres à vélo et un marathon de 42 kilomètres. Même si l’arrière-pays niçois et la Promenade des Anglais sont enchanteurs, terminer le parcours dans les temps tient de l’exploit. Le premier Ironman s’est tenu à Honolulu en 1978. Quinze hommes au départ, douze à l’arrivée. Celui de Nice est né en 2005. Depuis lors il ne fait que prendre de l’ampleur. En 2014, 2000 concurrents sont à l’appel. Pour info, le vainqueur, le Belge Bart Aernouts a bouclé le parcours en 8 heures et 33 minutes. Ouah !

Jacques Gamblin n’a sans doute pas sa stature, mais il se débrouille quand même pas mal. Naturellement sportif, il a été soumis à un entraînement olympique pour les besoins du film. Il était d’autant plus motivé qu’il avoue s’être lui-même rapproché de son père quand il était enfant grâce au sport. Il s’est fendu d’un livre pour en rendre compte. Il écrit : "Tu es en contact avec le sol, tu marches. Tu l'es moins, tu cours. Tu ne l'es plus du tout, tu lévites. Et après si tu as envie, tu voles. Entre la course à pied et la lévitation, il n'y a qu'un pas papa. Un seul pas papa. Le premier pas papa. Le seul. Un jour je suis arrivé avant d'être parti."

Cette histoire de filiation n’a pas dû laisser Nils Tavernier de marbre, lui qui est fils de cinéaste. Mais Bertrand Tavernier n’a pas eu besoin de porter son fils comme le fait Gamblin dans le film pour le voir triompher sur les écrans. Longtemps comédien, Nils Tavernier a collectionné quelques rôles marquants, Une affaire de femmes, Mina Tannenbaum, L.627, avant de se tourner vers la réalisation. D’abord le documentaire, avec une préférence pour les sujets médicaux. De toutes nos forces est son deuxième film de fiction. 

Film très émouvant et merveilleusement joué, principalement par Jacques Gamblin réalisant un vrai sans faute. En bref, un enfant tétraplégique demande à son père, personnage entier et replié sur lui-même, de participer avec lui à l'Iron man. Suivre la relation, le rapprochement ...

Comment noter ce film ???? Si je note selon mon émotion, je mets 10, si je note le message politique (au vrai sens du terme) je mets 10, si je note le jeu des acteurs, je mets 9 (parce que la perfection n'est pas humaine ...) Et justement c'est un film sur l'humain. Que reste-t-il ...

Ce n'est absolument pas un film sur le handicap. Une famille dont le père est absent et la mère travaille et élève les enfants. La fille a quitté la maison et il reste le fils, handicapé moteur, bientôt majeur. Le père perd son emploi et se voit contraint de partager la ...