GRÉGOIRE MOULIN CONTRE L'HUMANITÉ

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Vous allez découvrir la tragi-comique destinée d’un homme né sous une mauvaise étoile. Grégoire Moulin contre l’humanité, un film de Artus de Penguern en 2001 fait dans l’humour noir en nous relatant la navrante bien qu’hilarante histoire d’un loser absolu.

Avec ses yeux de Droopy, Artus de Penguern incarne cet antihéros paroxystique, il est aussi l’auteur et le réalisateur de cette œuvre à part dans le cinéma français. Dans un style burlesque et méchant entre les Monty Python et Charlie Hebdo, le film offre une troupe de personnages surréalistes incarnés par la charmante Pascale Arbillot qui dans le film porte le doux patronyme d'Odile Bonheur, Antoine Duléry, Didier Bénureau, Clovis Cornillac ou François Berléand. L’humanité ne sort pas grandie de ce film, mais le cinéma comique français, si.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DISTRAIT DE PIERRE RICHARD (1970) (Le film qui a lancé Pierre Richard. C’est le premier long métrage qu’il réalise et où il met au point son personnage tête en l’air, incurablement gentil mais qui provoque inévitablement toutes sortes de catastrophes.) ou encore FORREST GUMP DE ROBERT ZEMECKIS (1994) (C'est la version américaine de la destinée d'un individu, au départ assez mal loti par la vie. Et pourtant, cet innocent aura les mains pleines !).

Parler d’Artus de Penguern aujourd’hui c’est avoir un pincement au cœur. L’acteur-réalisateur est mort prématurément le 14 mai 2013 d’un AVC, à l’âge de 56 ans. S’il fit longtemps bouillir la marmite comme acteur dans un second rôle, comme on dit, sa vocation réelle était d’écrire et de scénariser. On l’a  vu au cinéma chez Chabrol, Aghion, Coline Serreau, Bensalah, Chatiliez. On l’a vu dans des téléfilms de Jacques Renard, Josée Dayan ou Gabriel Aghion. Il fut un stakhanoviste du rôle de complément avec sa bonne bouille de séducteur malgré lui. Mais surtout il aligna des courts métrages féroces et drôles qui attirèrent l’attention sur son univers d’une misanthropie hilarante. Un bel après-midi d’été notamment passait allègrement du bucolique au gore avec une incroyable candeur. 

Grégoire Moulin contre l’humanité  fut le premier des deux longs métrages écrits et réalisés par Artus de Penguern. Le second sortit 12 ans plus tard, il s’agissait de La clinique de l’amour farce hospitalière délirante. Dans les deux cas, le succès ne fut pas au rendez-vous tant l’univers de l’artiste était radical et grinçant. Avec Grégoire Moulin le réalisateur a tenu à s’entourer de ses frères et sœurs de galère, qui étaient déjà de ses courts et sont devenus pour certains des grands seconds couteaux du cinéma français. Visages connus, croisés dans tant de tournages, les Riaboukine, Bénureau, Duléry, Clovis Cornillac et autres. Et Pascale Arbillot qui fut sa compagne. Quant à son héros, si on se souvient qu’il est né à la clinique Franz Kafka, on aura tout compris de l’univers baroque et obsessionnel d’un artiste parti trop tôt.

Grégoire Moulin, c'est une petite pépite à côté de laquelle les chercheurs d'or sont passés. C'est d'abord un film qui part de rien, de nullepart, pour ne pas aller bien loin. Et pourtant... Artus de Penguern a su créer une comédie OVNI ou presque, faite de folie pure. ...

Sortant tout juste d'un bon p'tit cinoche, je n'ai pas trop envie de faire l'effort de découvrir un nouveau film. Je préfère donc passer ma soirée devant une valeur sûre, un bon p'tit feel-good movie des familles. Ca sera donc "Grégoire Moulin contre l'humanité", bon gros ...

Grégoire Moulin contre l'humanité est un film passé complètement inaperçu, boudé par la critique, et ignoré par le public. Un bide. J'ai toujours du mal à comprendre, tant cette comédie française, drôle, absurde, intelligente, surpasse ses concurrentes. C'est peut-être ...