HATARI !

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Dans « Hatari !» d’Howard Hawks (1962), John Wayne fait du rodéo avec des girafes et des rhinos. Assis et sanglé sur le capot d’un camion et, à fond dans la savane, il attrape au lasso ou à la perche de la bête sauvage. Tout ce qui est vivant s’enfuit devant lui, il est grand comme un gorille et n’a pas mis de déodorant.

« Hatari ! » donc, avec un point d’exclamation, signifie « attention danger ! » si vous parlez couramment swahili. De nos jours c’est devenu un film politiquement incorrect. L’homme blanc attrape des animaux pour les vendre à des zoos, et l’on y fume des cigarettes à la chaine.

Mais en compagnie de Hardy Kruger, Elsa Martinelli et notre Gérard Blain parmi les mercenaires on se régale d’un document en Technicolor qui évoque un temps où le continent noir était encore, non pas un jardin d’éden, mais un lieu de mythologies, de fables, de rites, et de prédations généralisées.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CHASSEUR BLANC, COEUR NOIR DE CLINT EASTWOOD (1990) (Le grand Clint rend hommage dans ce film à un géant du cinéma, John Huston. Il montre un cinéaste américain parti tourner un film en Afrique mais qui sèche son plateau pour aller traquer l'éléphant. Huston en effet fut chasseur de gros gibier sur "African Queen" avant de changer son fusil d'épaule.) ou encore LES RACINES DU CIEL DE JOHN HUSTON (1958) (D'après le livre de Romain Gary, la saga d'un groupe d'écologistes avant l'heure cherchant à protéger les éléphants d'Afrique de la chasse. John Huston qui avait la gâchette facile fait un coming out cinématographique, et chante l'Afrique, ses traditions, sa culture et sa faune.).

C’est un film de grands mâles alpha. Ecrit par une femme Leigh Brackett romancière de sciences-fiction qui signa des films bien testostéronés pour Howard Hawks : « Le grand sommeil », « Rio Bravo », « El dorado », « Rio Lobo ». Excusez du peu. C’est aussi un film chrorégraphié musicalement par le grand Henri Mancini, dont la partition intègre l’Afrique sans la caricaturer. Mancini oui, celui de « La panthère rose ». Qui là va faire un autre tube avec le « baby éléphant walk », la marche du bébé éléphant.

Pour 6 millions de dollars de budget on a accusé Hawks de se payer de belles vacances au Tanganyiaka qui deviendra plus tard la Tanzanie. C’est un peu injuste et tout le monde en a bavé, y compris les acteurs qui ne furent pas doublé pour la capture des animaux. Ce dont témoigne l’évasion du rhinocéros qui n’était pas prévue et fut gardée par Hawks dans le montage final.

Parlons des animaux : 40 d’entre eux furent exfiltrés d’Afrique jusqu’à Hollywood pour qu’on puisse y tourner des scènes raccord. Parlons des acteurs : Hardy Kruger aima tellement l’Afrique qu’il acheta le Lodge du film et y vécut une dizaine d’années entre deux tournages. Michèle Girardon apprit à parler anglais sur le plateau. Elle eut un destin tragique : suicidée à 36 ans par dépit amoureux et une carrière qui stagnait. Gérard Blain fut sidéré par l’improvisation de Hawks sur le plateau qui construisit le film au fur et à mesure sur un scénario qui n’était jamais achevé. Ce safari photo sur bêtes et acteurs connut un joli succès et suscita des vocations. De chasseurs peut-être, de protecteur des animaux surtout.

Howard Hawks développe devant sa caméra quelques grands thèmes qu'on retrouve souvent dans son oeuvre : affirmation de la virilité, solidarité masculine, rapports amoureux, rapports humains, humour bon enfant... tout ça est montré à travers des personnages attachants, courageux ...

Cette fois-ci je vais vous emmener dans l'un des royaumes des bêtes sauvages en Afrique de l'Est, plus exactement au Tanganika. Au milieu des plaines désertiques un groupe de personnes travaille dans une réserve avec pour mission de capturer des animaux sauvages commandés par ...

Film de Safari ultime, Hatari ne s'embarrasse pas d'un scénario forcément inutile et va directement à l'essentiel. Une bande de bourrus internationaux lâchés en Afrique avec des jeeps, des fusils, des filets et cannes à pêche de toutes sortes et une paire de donzelles pour ...