I AM DURAN

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Que l’on soit ou non amateur de boxe, on ne peut qu’être fasciné par la figure du quadruple champion du monde Roberto Duran telle qu’il apparaît dans le documentaire I am Duran de Matthew Hodgson.

Ce portrait aux multiples facettes du champion panaméen mêle les témoignages face caméra de célébrités comme Sylvester Stallone, Sugar Ray Leonard et Robert de Niro avec des images d’archives de combats, et des commentaires de Roberto Duran lui-même.

On fait donc connaissance plus intimement avec celui qui a commencé à boxer dès l’âge de huit ans, devenant professionnel à 16, et champion du monde à 21. “C’est la vie qui m’a conduit à la boxe” explique-t-il simplement, passant rapidement sur les difficultés de son enfance. Aujourd’hui encore considéré comme l’un des plus grands boxeurs au monde, il a connu une carrière exceptionnelle, faite de très hauts et de très bas, dont le documentaire retrace avec précision les étapes les plus décisives.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TYSON (James Toback signe un documentaire captivant dans lequel une autre légende de la boxe, Mike Tyson, évoque avec lucidité les hauts et les bas de son existence.) ou encore MARADONA BY KUSTURICA (Autre sport, même fascination : on se laisse emporter par le destin hors normes de Diego Maradona, génie incontesté du football argentin).

“Je suis né combattant. Je mourrai combattant.” explique Roberto Duran au début du documentaire que lui consacre Matthew Hodgson, dans lequel on découvre avec une forme de fascination ce boxeur intransigeant surnommé “mains de pierre” par ses adversaires, en raison de sa force unique, et dont le film nous explique qu’il était rare qu’il ne gagne pas par KO. Ca vous pose un homme, et encore plus un champion incontesté, à qui la “rage de vaincre” a permis de cumuler 103 victoires (sur 119 combats), 70 KO et 4 titres de champion du monde.

Le documentaire se concentre sur la carrière de Duran, prenant le temps de revenir sur ses matches les plus importants, qu’il nous fait revivre à la fois à travers les images d’archives, mais aussi via les commentaires des boxeurs eux-mêmes. Duran et Hagler racontent ainsi en détails, et avec de nombreuses précisions techniques, leur combat de 1983, perdu de justesse par Duran au bout des 15 rounds. Même chose pour le combat du “no mas” à l’issue duquel Duran abandonnera face à Sugar Ray Leonard en 1980, qui nous est précisément décrit par différents protagonistes.

On découvre également que Roberto Duran a eu l’occasion d’intégrer la culture populaire mondiale en apparaissant sous son propre nom dans Rocky II aux côtés de Sylvester Stallone. Il y joue avec conviction le partenaire d’entraînement de Rocky. Enfin, Matthew Hodgson rappelle l’importance qu’a eu Roberto Duran au Panama dans les années 70, alors que le pays était encore en partie occupé par les Etats-Unis, et qu’il était même interdit de brandir le drapeau panaméen. Figure tutélaire de champion absolu, il a à l’époque rendu fierté et honneur à son peuple, devenant ainsi un véritable symbole national.