INSPECTEUR LA BAVURE

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Sorti le 3 décembre 1980, Inspecteur La Bavure est le douzième film de Claude Zidi, et le deuxième qu’il tourne avec Coluche en haut de l’affiche. Après Louis de Funès dans l’Aile ou la cuisse, cette fois c’est Gérard Depardieu son partenaire.

Fils d’un policier mort en service – aussi héroïquement que bêtement –, l’inexpérimenté Michel Clément (Coluche) devient, à son tour, inspecteur stagiaire, bientôt lancé sur la piste de Roger Morzini, dit l’ennemi public numéro un (Gérard Depardieu) ! Vous vous doutez bien que tout ne se passera pas exactement comme imaginé par le naïf inspecteur en herbe, d’autant que son chef (Julien Guiomar) lui impose la présence d’une journaliste curieuse et sans-gêne (Dominique Lavanant).

Autour de ces quatre-là, vous retrouverez Marthe Villalonga, Hubert Deschamps, Martin Lamotte, François Perrot, Dany Saval, sans oublier, parfois dans de très brèves apparitions, quelques visages encore sans nom, ceux de Richard Bohringer, Philippe Khorsand, Féodor Atkine, Hippolyte Girardot et Richard Anconina, trois ans avant Tchao pantin !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PANTHÈRE ROSE (1963) (De 17 ans son aîné, l’inspecteur Clouseau (Peter Sellers) n’est pas beaucoup plus doué que son homologue français !) ou encore LES RIPOUX (1984) (Avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte, Claude Zidi reconstitue le duo formé par Coluche et Hubert Deschamps : le vétéran et le p’tit nouveau !).

Comme l’écrivit Pierre Bouteiller dans les colonnes du Quotidien de Paris, « Claude Zidi n’est pas Alain Resnais. » Cependant, chose rare pour ce genre de production, Zidi et son inspecteur eurent les honneurs d’un article relativement important dans le numéro de janvier 1981 des Cahiers du cinéma ; article signé Serge Daney qui plus est ! Le grand théoricien de l’image y écrivait : « Coluche a une telle présence à l’écran qu’on voit Inspecteur la Bavure sans ennui et que bien sûr on y rit. [...] C’est que, poursuivait-il, un grand comique peut être grand dans un petit film [et] inoubliable dans un navet. » Le ton est donné et, même si Annie Coppermann des Echos parle d’un « film comique gentiment débile, [qui] défie toute critique raisonnable », l’ensemble de ses confrères est en embuscade.

Il y a d’abord, les pro-La Bavure, tels Jean Rochereau qui, dans la Croix, annonce sans détour « un divertissement comme le cinéma populaire de ce temps en compte peu », Alain Riou qui, dans le Matin, évoque une « incontestable réussite », sans oublier l’anonyme chroniqueur anglais de l’Herald Tribune jugeant le film « very funny » ! Mais il y aussi les anti-La Bavure : « le film de Zidi est repoussant : il banalise les plus abjectes crétineries policière » s’indigne Télérama ; « Cet inspecteur la bavure est parfaitement anodin, vulgaire et subalterne », enchaîne les Nouvelles littéraires ; « [Il] reprend les clichés les plus éculés issus des situations [...] les plus coupées de toute réalité sociale pour faire rire. On a le comique que l’on mérite », conclut sévèrement Jean Roy dans l’hebdomadaire communiste : Révolution. Même dans le Figaro, Claude Baignères, habituel thuriféraire des comédies populaires à succès, ne cache pas son mécontentement : « Nous sommes dans la grosse farce cousue avec de grosses ficelles pour provoquer un rire bien gras » !

Sans doute, la présence de Coluche n’est pas pour rien dans cet accueil frisquet. Il faut se souvenir que, deux mois seulement avant la sortie du film, le comique devenu star avait annoncé sa candidature à la future élection présidentielle de 1981. Avec 16% des intentions de vote, il ne faisait plus rire tout le monde. Aussi, face au louanges de Libération, qui le compare à Harry Langdon, et du Point, qui lui reconnait « l’étoffe d’un vrai comédien », l’Humanité, notamment, n’y va pas par quatre chemins : « Coluche est peut-être bon sur scène mais, comme comédien de cinéma, il est à peu près nul. » Plus perspicace, Serge Daney achevait son article des Cahiers sur une note d’espoir : « Il reste à rêver, écrivait-il, d’un Coluche pris au sérieux par le cinéma. » Ce sera chose faite, trois ans plus tard, avec Tchao Pantin !

Il s'agit d'une note sur l'échelle de la comédie, autant dire que je surnote un peu (j'ai mis la même note à certains grands classiques, du coup je culpabilise un brin). Disons que "Inspecteur la Bavure" fait le job dans son genre, la comédie franchouillarde et bon enfant ...

nov 2010: J'ai souvent des mots peu amènes à l'égard des films de Claude Zidi. Dernièrement encore, revoir "Les sous-doués" et "Banzaï" ne m'a pas porté à améliorer l'image que je me fais du réalisateur. Aussi, prendre un vrai plaisir à la revoyure de cet "Inspecteur ...

Fils d'un héros de la police abattu par Pierrot le fou, Michel Clément (Coluche) obtient son diplôme d'inspecteur de police de justesse grâce à l'indulgence du jury. Sa maladresse lui cause des soucis mais il rêve d'arrêter Roger Morzini (Gérard Depardieu), l'ennemi public ...