L'HOMME ORCHESTRE en VOD
- De
- 1950
- 26 mn
- Fantastique / Horreur
- France
- Tous publics
- VF
Réalisé par
Avec
PARCE QUE
Bien avant de devenir un réalisateur, Méliès était avant tout un féru de magie ayant pratiqué l’art de la prestidigitation dans divers endroits, tels que le musée Grévin ou le théâtre Robert-Houdin qu’il rachètera en 1888. En 1904 il créera même le Syndicat des Illusionnistes de France, permettant aux divers pratiquants de spectacles de magie de défendre leurs intérêts. Entre temps Méliès a déjà fait évoluer sa passion pour le monde de l’illusion en l’associant au média cinématographique via sa découverte des projections des frères Lumière. Illusions Fantasmagoriques apparaît comme l’union de ses deux passions.
Cette passion pour le monde des illusions est extrêmement lié à la popularité des spectacles de magie au XIXème siècle. Ces derniers étaient en train de se sédentariser via les salles de théâtres qui leurs offraient de nouvelles techniques à travers une importante machinerie, pour pratiquer de nouveaux tours appelés les « grandes illusions ». Des tours plus spectaculaires, qui permettront à certains pratiquants de devenir de véritables stars internationales comme Buatier de Kolta surnommé le « Jules Verne de la magie ». L’un de ses tours les plus célèbres était celui du cocon. Ce dernier faisant apparaître l’une de ses assistantes vêtue en papillon.
Comme son titre l’indique, Illusions fantasmagoriques, évoque le concept même de fantasmagorie. Né à la fin du XVIIIème siècle, ce que l’on définissait comme l’art de faire parler les fantômes au public, consistait à une projection de tableaux en plaque de verre sur des toiles notamment. Un procédé qui apparaît comme le chaînon manquant entre la lanterne magique d’autrefois et le cinéma. Bien que la fantasmagorie soit associée à des représentations d’esprits et de fantômes, Méliès n’y fait aucune mention dans son court métrage. Il s’agit donc d’un simple hommage à un courant populaire dont il apparaît comme l’un des héritiers.
Bien qu’il apparaisse au premier abord comme une simple captation d’un numéro de magie, qui aurait pu se dérouler sur une scène de théâtre, Méliès confère à Illusions fantasmagoriques un certain cachet cinématographique. Cette dimension se retrouve dans les trucages convoqués par le réalisateur. Il crée des effets pour faire apparaître et disparaître des éléments du cadre, afin de surprendre les spectateurs. L’un des éléments les plus marquants pour l’époque est l’apparition de deux enfants dans le même cadre, ou encore la disparition de Méliès lui-même. Un effet purement cinématographique, qui sonne comme passage de témoin envers l’art de l’illusion.