LA VENGEANCE DU SERPENT À PLUMES

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Gérard Oury a 65 ans lorsque, le mercredi 28 novembre 1984, sort sur les écrans français son douzième long métrage : la Vengeance du serpent à plumes. A la tête d’une filmographie pleine d’énormes succès, il va, tout naturellement, bénéficier d’un énorme budget de 60 millions de francs – un peu plus de neuf millions d’euros –, record absolu, à cette époque, pour un film français, ce qui va lui permettre de raconter l’histoire de Loulou, un garçon tout ce qu’il y a de plus ordinaire plongé dans des aventures extraordinaires, entre Courchevel, Paris et Chichen Itza au Mexique, le tout sur fond de terrorisme, d’attentat et de prise d’otages. Dans le rôle de ce brave Loulou, bientôt ce courageux Loulou : Coluche.

A 40 ans, après des années de music-hall, de radio et de télévision, après de brèves apparitions au cinéma – Peau d’âne de Jacques Demy ou Themroc de Claude Faraldo –, celui qui n’a pas encore épousé Thierry Le Luron ni inventé les Restos du cœur a déjà une demi-douzaine de comédies à son actif, des Vécés étaient fermés de l'intérieur, de Patrice Leconte, à la Femme de mon pote, de Bertrand Blier, en passant par l’Aile ou la cuisse avec Louis de Funès et Inspecteur la Bavure avec Gérard Depardieu, deux grands succès de Claude Zidi.

Mais surtout, huit mois avant la sortie du film que vous allez voir et deux ans avant sa disparition prématurée, Coluche obtenait le César du meilleur acteur pour son rôle de pompiste, solitaire et alcoolique, dans le très sombre Tchao Pantin de Claude Berri qui, ceci explique cela, a décidé de produire le film de Gérard Oury. Voici donc la Vengeance du serpent à plumes qui, avec ses deux millions et demi de spectateurs, se classa, cette année-là, à la onzième place du box-office français.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’HOMME DE RIO (1964) (De Paris à Rio, la folle aventure d’Adrien lancé à la poursuite de trois statuettes maltèques, convoitées par le tuteur de sa fiancée.) ou encore NADA (1973) (Le terrorisme vu par Claude Chabrol. Plus violent, plus sombre mais, finalement, tout aussi dérisoire.).

Le choc des cultures que représente la rencontre Oury/Coluche est un tel événement dans la France de ce milieu des années 1980, que quelques jours avant la sortie du film, Jacques Chancel, habituellement peu enclin à promotionner ce genre de comédies grand public à gros budget, consacre son fameux Grand échiquier, émission « culturelle » phare de la télévision française, au cinéaste qui, accompagné de Danièle Thompson – sa fille et coscénariste attitrée depuis 1966 –, de Claude Berri, le producteur et de Coluche, évoque sa vie et sa carrière, entre deux extraits du Corniaud ou de la Grande Vadrouille, le film au 17 millions et demi d’entrées, pas encore dépassé – heureuse époque – par Titanic.

Dans un décor évoquant l’œuvre de Raoul Dufy, l’un des grands amis peintres de sa mère, Gérard Oury raconte aussi la genèse de son nouveau film dans lequel, comme il avait traité de l’antisémitisme dans les Aventures de Rabbi Jacob ou du nazisme dans l’As des As, il prit le risque de traiter du terrorisme et des drames qu’il engendre, sous forme d’une comédie aventureuse se référant à un véritable dieu maya, opposé à la violence et aux sacrifices humains : le Serpent à plumes. Poussé par Jacques Chancel, Coluche avoue avoir voulu quitter le film dès le troisième jour de tournage, en plein désert mexicain, après s’être sévèrement disputé avec son metteur en scène. La nuit portant conseil, l’un et l’autre se réconcilièrent au petit matin, le cinéaste devenant l’hôte régulier des nombreuses fêtes organisées par le comédien durant leur commun et lointain exil. Sur un autre plateau de télévision, celui de Pierre Tchernia, la jeune Néerlandaise Maruschka Detmers, qui venait d’être remarquée – déjà en terroriste ! – dans Prénom Carmen de Jean-Luc Godard et dans la Pirate de Jacques Doillon, évoqua, elle aussi, l’ambiance festive du tournage et les nombreuses soirées organisées par Coluche, ce qui la changeait radicalement de ses expériences godardiennes et doillonesque.

Deux ans plus tard, elle ne sera plus terroriste, mais épouse de terroriste dans le Diable au corps de Marco Bellocchio, remake du film de Claude Autant-Lara, dont un plan, en particulier, fit couler – entre autres – beaucoup d’encre.
Enfin, vous l’avez entendu, c’est Michel Polnareff qui composa la bande originale du film, comme il avait, déjà, composé celle de la Folie des grandeurs, mais aussi, en 1971, celle de ça n’arrive qu’aux autres, le drame de Nadine Trintignant. La Belle veut sa revanche, la chanson du générique, devint le nouveau tube du chanteur, vingt ans après le premier, l’histoire de cette poupée qui faisait non, non, non et non.

« La vengeance du serpent à plumes » comédie très sympathique de Gerard Oury . C'est l'histoire de Loulou ( Coluche ) qui est un homme sans histoire un peu pépère et beauf travaillant dans une station de ski . Un jour il hérite d'un appartement au cœur de Paris suite ...

Les defunesophiles furent désappointés, ben oui, on est plus dans le registre des grimaces à répétition, et d'ailleurs ce n'est pas un film comique mais une comédie souriante. C'est un vrai plaisir de voir Coluche dans un rôle proche de son personnage public, faussement ...