LE PONT DES ESPIONS en VOD
- De
- 2015
- 136 mn



James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la Guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.
- Policier / Suspense
- Allemagne | Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Parce que Le pont des espions a manqué d'être adapté au cinéma dès 1965, en se basant sur le récit qu'en avait fait l'avocat James B. Donovan dans un livre paru l'année précédente. À l'initiative du projet, Gregory Peck devait tenir le rôle principal et Alec Guiness celui de l'espion Rudolf Abel, mais faute d'une Guerre froide encore en cours, les studios de la MGM se désengagèrent finalement du film. Il fallut attendre octobre 2013, que l'auteur britannique de pièces de théâtre Matt Charman soumette son tout premier scénario à Hollywood pour que Steven Spielberg s'en empare et lui associe les mythiques frères Coen pour sa réécriture.
Parce que Steven Spielberg offre toujours un écrin de choix pour Tom Hanks qui n'est jamais aussi talentueux qu'en interprétant le rôle d'un homme ordinaire tombé dans une situation extraordinaire. Instituteur devenu captaine militaire lors du Débarquement du 6 juin 1944 dans Il faut sauver le soldat Rayan, agent du FBI traquant un faussaire d'exception dans Attrape-moi si tu peux, puis touriste inoffensif séquestré par la fermeté bureaucratique d'un aéroport dans Le terminal, le voici ici en avocat américain spécialisé dans les assurances prêt à risquer sa vie pour défendre les droits d'un espion russe. Tom Hanks se retrouvera encore devant la caméra du cinéaste en 2017 en tant que rédacteur en chef du journal The Washigton Post, tel un phare dans la tempête d'un scandale politique d'ampleur dans Pentagon Papers.
Parce que Le pont des espions s'intègre dans une série de plusieurs films politiques dans lesquels Steven Spielberg, à l'instar d'un Frank Capra ou d'un John Ford avant lui, interroge ce que sont les États-Unis et de ce qu'il faut protéger à tout prix pour le bien-être de ses citoyens : le droit à la liberté de chacun était déjà au cœur d'Amistad avant le combat du seizième président pour imposer l'émancipation des esclaves en Amérique dans Lincoln, les méthodes controversées que pourraient développer la police ont aussi leur mauvais côté dans le futur proche de Minority Report, ou la liberté de la presse paraît cruciale face à un gouvernement aux abois dans Pentagon Papers. Rappelant à notre mémoire la sombre période du Maccarthysme, Le pont des espions recèle notament une tirade mémorable de la part de Tom Hanks sur l'importance de la Constitution des États-Unis, afin de ne jamais céder aux sirènes de la xénophobie.
Parce que c'est au compositeur Thomas Newman qu'a échoué la tâche de composer la bande originale du film, reprennant la baguette d'un John Williams tombé malade à l'époque de la postproduction. Le pont des espions est le deuxième long-métrage de la carrière de Steven Spielberg dont la partition n'est pas signée par John Williams, succédant à celle de La couleur pourpre par Quincy Jones et avant celles de Ready player one par Alan Silvestri et de West side story qui reprend celle de Leonard Bernstein. Le pont des espions possède également la particularité de n'employer aucune musique durant ses 25 premières minutes, afin de laisser toute son amplitude à l'ambiance sonore des séquences newyorkaises.