LE RÈGNE ANIMAL en VOD
- De
- 2023
- 127 mn
- Science-fiction
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
C’est peu dire que le projet du Règne animal, second long-métrage de Thomas Cailley après l’excellent Les Combattants, était sur le papier une gageure. Dans un futur proche (ou un présent alternatif, ça marche aussi), les humains sont peu à peu soumis à des mutations étranges qui les transforment en animaux. Oui, comme dans La Mouche de Cronenberg, auquel on pense forcément, Le Règne animal se construit autour de l’hybridité de l’humain et le regard qu’on porte dessus.
Créer un tel film est faussement simple, surtout en prise de vue réelle. Comment ne pas tomber dans le ridicule de ces monstres, comment donner corps à un drame où l’on reste en empathie avec les personnages ? C’est globalement toute la difficulté que rencontre au premier abord le cinéma fantastique. Et si des chefs-d’œuvre sortent de ces pitchs fous, beaucoup d’écueils sont à éviter. Et ça tombe bien car le cinéaste pense intelligemment son propos. Déjà parce que c’est une histoire avant tout humaine : celle d’un père (Romain Duris) et son fils (Paul Kircher) prêts à tout pour sauver la femme et mère de famille qui subit ses mutations. On ne suivra pas cette évolution au sein du couple ; non on arrive après, une fois la mutation faite et quand le noyau familial doit se ressouder autrement. Ce qui permet à Duris de jouer avant tout un père et mari, un humain en somme. Et pour Kircher, révélé un an plus tôt dans Le Lycéen de Christophe Honoré, c’est l’occasion d’incarner un adolescent, qui par définition est lui aussi mue par le changement constant et le trouble.
C’est que Le Règne animal est aussi un film sensitif, et c’est son autre grande qualité. Il y est question d'odeurs, de traces, de musique (celle merveilleuse du génie Andrea Laszlo De Simone, et une scène magnifique sur du Pierre Bachelet), mais aussi de goûts, de dégoûts, de toucher et de vision.
Dans le même genre, vous pourriez aimer un autre grand film de genre français, où la dimension sensitive prime : Grave du Julia Ducournau.
Dans le même genre vous pouvez trouver THE HOST (Thomas Cailley cite ce film parmi ses références pour Le Règne animal. Il y est aussi question d'une créature effrayante qui arrive dans notre monde.) ou encore LA MOUCHE (L'hybridation de l'humain en animal/monstre et le regard qu'on pose sur lui sont deux thématiques que partagent le chef-d'oeuvre de Cronenberg et le film de Cailley).