LE ROI DES AULNES

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Dans le mouvement de reconnaissance des réalisatrices qui ont œuvré dans l’histoire du cinéma, Marie-Louise Iribe a toute sa place ! Comédienne, productrice et réalisatrice, elle débute au cinéma en 1912, jouant dans une dizaine de films, chez Louis Feuillade, Jacques Feyder ou encore Jean Renoir. En 1928, elle passe à la réalisation avec son premier film Hara-Kiri, considéré comme un film féministe avant l’heure. Le film est remarqué par la critique de l’époque. Le Roi des Aulnes est son second et dernier film, puisqu’elle décède en 1934.

Dans ce film, Marie-Louise Iribe signe l’adaptation du célèbre poème de Goethe Le Roi des Aulnes (Erlkönig), datant de 1782. La réalisatrice choisit une partition de Franz Schubert pour accompagner le film. Le Roi des Aulnes raconte le voyage d’un père et de son fils malade à cheval. Lorsqu’ils traversent la forêt, le roi des Aulnes ainsi que d’autres créatures magiques et maléfiques hantent le jeune garçon et poursuivent père et fils.  

La mise en scène de Marie-Louise Iribe est impressionnante de créativité. Pour les créatures de la forêt, elle a eu l’idée de les représenter en surimpression sur l’image, avec un effet de transparence renforçant le côté enchanté et fantasmagorique. La forêt est peuplée de créatures en tous genres (elfes, sirènes, crapauds), avec des effets spéciaux impressionnants pour l’époque. 

L’histoire est certes tragique mais non moins sublime. Nombre de scènes ont été filmées en extérieur, et la nature représentée est tantôt magnifiée, tantôt effrayante. Pour la scène de la danse des elfes, Marie-Louise Iribe a demandé à la danseuse Lisa Duncan, élève d’Isadora Duncan, d’imaginer les chorégraphies. Le film évoque un conte mythologique empli de rêve et d’étrangeté.