LE VILAIN

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Après la quête d’identité dans Bernie, l’impuissance créatrice dans Le Créateur, et les SDF dans Enfermés Dehors, Albert Dupontel, pour son quatrième long métrage, s’attache aux rapports parents/enfants.

Dédié à son propre père, Le Vilain est probablement le film le moins trash de sa production, marqué par un esprit burlesque et bon enfant. Une grande partie de l’histoire se déroule en huis clos, opposant le fameux Vilain, bandit irrécupérable, à sa vieille maman, un modèle de naïveté et de bigoterie. Quoi que… En découvrant les trésors de méchanceté que cache son fils, cette dernière ne sera pas la moins maligne pour tenter de le remettre sur le droit chemin !

L’une des idées géniales du film tient évidemment au choix de Catherine Frot pour interpréter cette femme de 72 ans. Albert Dupontel avait déjà eu l’occasion de lui donner la réplique dans Odette Toulemonde d’Eric-Emmanuel Schmidt, et il était persuadé, dès l’écriture du Vilain, que son mélange d’humanité et de folie douce colleraient parfaitement à la fantaisie du rôle. Effectivement irrésistible, et très crédible sous son maquillage de petite mamie, Catherine Frot avoue s’être inspirée d’Helen Mirren dans The Queen et de sa propre grand-mère pour construire ce personnage extrêmement attachant.

Albert Dupontel s’est lui offert le rôle du sale gosse, rappelant à quel point il reste attaché au monde de l’enfance : la découverte de la cachette du Vilain, dont le mécanisme est resté intact depuis vingt ans, est l’un des grands moments d’un film riche en inventions potaches.

Albert Dupontel signe peut-être son premier film tout public, mais il n’a rien perdu de son mauvais esprit. La preuve, tout de suite !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TEX AVERY FOLLIES ou encore ENFERMES DEHORS .

Le Vilain est une nouvelle démonstration de la grande cinéphilie d’Albert Dupontel, dont le maître de cinéma reste, encore et toujours, TERRY GILLIAM. Si le traitement visuel du VILAIN fait sans conteste référence à Tex Avery, sur le fond, la définition des personnages est à chercher du côté de Frank Capra.

Pour Albert Dupontel, il est extrêmement important que le public puisse sauver tous les personnages de son film, y compris les plus ignobles, à l’image du promoteur immobilier incarné par Bouli Lanners. Et c’est justement pour donner de l’humanité à ce sale type qu’Albert Dupontel a choisi le comédien belge, qu’il avait déjà fait tourner dans Enfermés Dehors.

Occupant à la fois le poste de réalisateur et de comédien, Albert Dupontel avoue s’être montré particulièrement inflexible avec son propre travail : la première version du Vilain durait ainsi 1H16 à peine, le cinéaste redoutant par dessus tout de ne pas être suffisamment drôle ! Il a donc décidé de tester le film sur une classe de cinéma, dont les remarques ont servi à aboutir à la version finale d’1H24.

Il s’est aperçu au passage que la vraie star du film semblait être la tortue, dont les plans en caméra subjective soulignent le violent désir de vengeance... une tortue entièrement conçue en 3D par Mikros Image.

Notons enfin que la bande originale du film contient un clin d’œil à Stanley Kubrick : le « Surfin’ Bird » des Trash Men qu’Albert Dupontel utilise pour illustrer la fuite de son Vilain, avait en effet été retenu par Kubrick dans son Full Metal Jacket.

Avec 900 000 entrées en France, Le Vilain marque le plus gros succès d’Albert Dupontel, qui peut se féliciter du choix de Catherine Frot et de l’inflexion plus grand public de son cinéma !

Vieille femme dévote et naïve, Maniette Thomas (Catherine Frot) ne comprend pas ce qui lui vaut de n’être jamais malade ni blessée. Elle voit là le signe d’un châtiment de Dieu, qui voudrait ainsi la laisser sur Terre tant qu’elle n’a pas corrigé une erreur dont ...

(Pas une critique:juste quelques mini remarques suite à un autre amusant visionnage). _____J'aime quand la maman incassable qui échappe à tous les accidents, indemne, Catherine Frot, cherche à comprendre ses survies miraculeuses et rend donc visite à une mamie à l'hôpital ...

Un film dont l'ambiance déjantée rappelle un peu l'univers de Jeunet. La musique elle-même n'est pas sans rappeler celle d'Amélie en un peu plus trash... Le Vilain est un gentil petit ovni. De ceux dont la rencontre laisse un goût de frais. J'ai particulièrement apprécié ...