LES CHINOIS À PARIS (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1974
- 110 mn
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
En 1972, le comédien et humoriste Jean Yanne réalise Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil puis Moi y’en a vouloir des sous, comédies satiriques ridiculisant les idéologies, dénonçant la censure d’état dans les médias et le capitalisme, attaquant aussi bien le patronat que la classe ouvrière. Yanne pratique un comique d’une virulence grinçante et parfois nihiliste. Il trouve dans un roman de Robert Beauvais publié en 1966, Quand les Chinois…, l’argument d’un troisième brûlot. L’armée chinoise envahit toute l’Europe. En France, le gouvernement s’exile et la collaboration avec les occupants se construit facilement. Régis Forneret, incarné par Yanne, gérant de sex-shop, voit l’opportunité de s’enrichir grassement.
Cette fois, le cinéaste se désintéresse des sujets d’actualité. Sa France occupée est une transposition de celle des années 1940, mais telle qu’elle est évoquée dans Le Chagrin et la pitié de Marcel Ophuls, et par l’historien Robert Paxton, dans La France de Vichy dont la traduction vient juste de sortir. A contrepied d’un cinéma national édifiant le mythe d’une France valeureuse et résistante, Jean Yanne rit de la veulerie et des bassesses des Français, pointe la responsabilité de la police et brocarde, à travers son personnage, le sens de la débrouillardise, si souvent mis en valeur par le cinéma populaire. Il n’est ici qu’arrivisme et égoïsme.
Dans cette entreprise d’autocritique, il est aidé par les comédiens de ses précédents films, parfaits dans une outrance qui frise le cauchemar et le mauvais goût, dans une rage bête et méchante. Citons Bernard Blier en président de la République, Paul Préboist, Daniel Prévost, Michel Serrault en patron fornicateur, le fabuleux Jacques François en gouverneur fantoche, Michel Delahaye en archevêque, tous complaisants avec l’idéologie communiste chinoise, elle-même brocardée par l’irrespectueux Jean Yanne. Pour réussir cette farce coûteuse, il lui faut tourner dans des décors prestigieux comme la place du Trocadéro, obtenir des centaines de figurants, bloquer des quartiers de Paris. L’industriel Marcel Dassaut, fasciné par le comédien, cofinance le film.
Dans le même genre vous pouvez trouver PAPY FAIT DE LA RÉSISTANCE (Une autre comédie sur la France sous l'Ocucupation, véritable sujet du film de Jean Yanne.) ou encore LES GUICHETS DU LOUVRE (De Michel Mitrani, 1974. Ce film décrit une journée d'un Paris occupé, au cours de laquelle un étudiant essaie de sauver une juive des rafles de la police française. Il montre le comportement de certains Français.).