MANO DE OBRA

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Lutter contre l’injustice... Vaste programme qui occupe l’Humanité depuis la nuit des temps et quelque chose me dit que ça devrait encore être le cas dans les deux trois millénaires qui viennent ! Le film du réalisateur mexicain David Zonana explore le volet social du dossier de l’injustice...

Vous allez y faire la connaissance de Francisco, ouvrier sur le chantier d’une belle villa, qui travaille notamment en compagnie de son frère. A la suite d’un accident du travail, ce dernier perd la vie. Quand le propriétaire fortuné refuse de faire le moindre geste en faveur de la famille du défunt, Francisco va imaginer une vengeance beaucoup plus subtile qu’une simple confrontation physique...

Ce premier long métrage est une oeuvre brute, frontale qui, au-delà du drame humain qu’il dépeint, dresse aussi le portrait d’une société implacable et des maigres moyens de réplique dont disposent les opprimés, dans ces pays où le droit à l’égalité n’est toujours qu’une vague notion...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PARASITE (Quand ceux qu'on appelle "les petites gens" décident de prendre leur revanche sur le système : gare à ceux qui se mettrons en travers de leur chemin !) ou encore GOODBYE MOROCCO (Les chantiers de construction sont aussi un lieu de rencontres pour des ouvriers parfois venus du monde entier, à la recherche de lendemains meilleurs...).

Comment faire face à la violence sociale ? A quelle moment la lutte des classes devient elle une lutte tout court ? « Mano de obra » vous l’avez vu imagine qu’un ouvrier, révolté par le peu de considération apporté au décès de son frère sur un chantier, décide d’occuper les lieux du dit chantier pour en priver son riche propriétaire insensible... Un principe que le sud-coréen Bong Joon Ho pousse plus loin dans « Parasite » en inventant lui des personnages de prolétaires arrivistes prenant peu à peu possession, non seulement de la villa de bourgeois hautains, mais également de leur vie de tous les jours en une sorte de processus d’effacement implacable... Mais sur sa seconde partie, « Parasite » renvoyait aussi chacun dos à dos, soulignant les failles et les travers des différentes classes de la société... La lutte contre l’inégalité peut aussi passer par un certain dépassement de soi, sur le thème « la société ne veut plus de nous ? Très bien, rendons-nous de nouveau désirables mais autrement » !

Parfait exemple : le film « The full monty » de Peter Cattaneo en 1997 qui suivait la reconversion d’ouvriers métallurgistes de Sheffield devenus chômeurs en chippendales décidant de monter un spectacle local de strip-tease masculin ! Mise à nu toujours et dans ce registre quasi comique assez rare chez lui pour Ken Loach dans « La part des anges » en 2012, où une petite frappe de Glasgow devenu jeune papa va affronter une société qui le juge quoiqu’il fasse en montant une arnaque au whisky de collection, s’improvisant grand connaisseur pour piéger les collectionneurs fortunés, aidé par une bande d’irrésistibles pieds-nickelés...

Traversons maintenant la Manche pour constater que l’injustice et la cruauté sociale n’ont définitivement pas de frontières : dans « Discount » en 2015, Louis-Julien Petit nous fait entrer dans les coulisses peu reluisantes d’une supérette low-cost dont les employés, menacés par l’arrivée de caisses automatiques, vont détourner les stocks d’invendus du magasin pour monter un commerce parallèle destinés aux plus pauvres...

Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers: c'est quoi ce pays où on fait raboter des jacuzzis sur des murets où les finitions de peinture sont déjà faites?! Tout le monde se pend à Mexico. Vendu comme une histoire de vengeance d'un "serviteur" contre le "maître", ...