MERCREDI, FOLLE JOURNÉE !

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Mercredi folle journée fait partie de ces films choraux, véritables kaléidoscopes d’histoires parallèles dont Robert Altman s’est fait une spécialité, à travers des films comme Short cuts ou Nashville.
Mais soyons honnêtes, si les personnages du film sont traités avec un certain sens de l’égalité, certains sont un peu plus égaux que d’autres : Martin Socoa, interprété par Vincent Lindon, et sa fille. Nous les suivons l’un et l’autre tout au long de ce mercredi, le jour dévolu au premier, en instance de divorce, pour s’occuper de la seconde, âgée de dix ans.
Tout le charme du film, c’est de montrer que Martin est un grand enfant pour le moins dispersé entre ses obligations de père, la nécessité de faire un peu de présence au bureau, sa passion pour les courses, les cartes et une histoire d’amour qu’il essaye de tenir d’équerre. A l’opposé la gamine est un modèle d’équilibre et de maturité, comme peuvent l’être les petites bonnes femmes de dix ans. Elle porte sur son père un regard à la fois amusé et sévère. Tout en admettant qu’un peu de plomb dans la cervelle nuirait à sa légèreté qui, elle, n’a pas de prix.
Pascal Thomas est entré dans notre paysage cinématographique au début des années 70. Avec Les Zozos, Pleure pas la bouche pleine ou Le Chaud Lapin, il s’est fait le chantre d’une France encore rurale mais pleine d’une joie de vivre que Trenet n’aurait pas reniée. La critique a vite fait de l’étiqueter chef de file d’un nouveau courant naturaliste. Pourtant à y regarder de plus près, Pascal Thomas ne se contente pas de recréer le monde de ses souvenirs, il introduit une dose de fantaisie parfois surréaliste du meilleur effet. A l’instar de ses personnages, ses films sont ludiques, bourdonnants, doucement fêlés.
Vincent Lindon est tombé sous le charme à l’occasion du tournage de Mercredi folle journée. Il lui a fallu quelques jours pour se faire au joyeux bordel qui régnait sur le plateau. Avant de se rendre compte que derrière l’apparente désinvolture de Pascal Thomas se cachait une vision des plus cohérentes du monde. Un monde moins raisonnable sans doute, mais tellement plus convivial, tellement plus chaleureux…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES ENFANTS ou encore A NOUS DEUX .

Parmi les très nombreux personnages que le film nous permet de rencontrer, il en est un omniprésent, c’est la ville de Nantes. Une ville éminemment cinématographique pour ceux qui se souviennent de Lola, de Jacques Demy ou de La Reine blanche de Jean-Loup Hubert. Il est clair que Pascal Thomas, qui, osons le révéler, habite à Paris, est le plus provincial de nos cinéastes. Qui n’aime rien tant que magnifier une certaine douceur de vivre, loin du bruit et de la fureur de la capitale. Volontiers passéiste (c’est l’un des derniers cinéastes à refuser le montage en numérique, conservant son affection intacte pour la colleuse et le chutier), Pascal Thomas aime bien brouiller les pistes. Sa description de la vie nantaise semble intemporelle, elle n’est en tous cas pas encore troublée par la pollution, le téléphone portable et le stress.
D’une certaine manière le film célèbre une certaine forme d’utopie sociale, une utopie douce, à l’opposé de tous les mouvements de menton. Il prône un monde dans lequel les flics se font assistante sociale, les instits conservent leurs sandales et leurs idées libertaires et où les rugbymen s’improvisent sages-femmes. Un monde dans lequel les couples ne parviennent pas à se disloquer, c’est dire si l’on rêve…
Mais il est vrai que le mercredi est le jour des enfants et que c’est leur imaginaire qui est ici au pouvoir. Dans le temps leur jour de congé, c’était le jeudi. Or Le jeudi, ou plutôt Il giovedi en VO italienne, c’est un délicieux film de Dino Risi, inédit en salle de ce côté-ci des Alpes, mais dont le DVD est disponible. Pascal Thomas n’a pas vu Il giovedi. Mais force est de reconnaître que les deux films ont des points communs dans leur description de la relation entre un père qui roule (en vain) les mécaniques et de son enfant qui n’est pas dupe. Mais il est une différence majeure entre les deux films : il n’existe nul Grogneau dans le film de Dino Risi. Un Grogneau, pour Pascal Thomas, c’est comme son nom l’indique un peine à jouir, un râleur d’anthologie. Son cinéma est en tous cas de ceux qui nous vengent de ces tristes sires…
Nous sortons toujours plus légers des films de Pascal Thomas, y compris des adaptations de l’œuvre d’Agatha Christie dont il s’est depuis peu fait une spécialité. A cet égard il est clair que ces films devraient être remboursés par la Sécurité sociale.

Mercredi, c'est la journée des enfants. En principe. La comédie de Pascal Thomas pointe du doigt la négligence des parents dans une société qui semble n'avoir plus le temps ni parfois la volonté de s'occuper de ses enfants. A travers une multitude de personnages ...

Martin Socoa, agent immobilier nantais tête-en-l’air, à la vie tourmentée et presque dissolue (M. Vincent Lindon), doit garder sa fille d’un précédent mariage. Or, enchainant les parties de poker, il finit par l’oublier et à courir pour la récupérer. Il y croise des ...

Mercredi, folle journée ! est une très bonne comédie dramatique réalisé par Pascal Thomas, coécrite par François Caviglioli et Nathalie Lafaurie (la compagne du cinéaste) sur une musique de Marine Rosier (Les maris, les femmes, les amants...) qui met en scéne par cette ...